Le paysage bancaire français connaît une évolution notable, comme le révèle une récente étude du comparateur Panorabanques. Malgré l’instauration de la loi Macron en 2017, visant à faciliter la mobilité bancaire, les Français semblent privilégier l’autonomie lorsqu’il s’agit de changer d’établissement. Cette tendance s’accompagne de l’essor des banques en ligne et d’une certaine défiance envers l’engagement écologique des acteurs traditionnels.
Une loi aux effets limités
La loi Macron de 2017, en imposant aux banques de prendre en charge les démarches de transfert pour leurs nouveaux clients, ambitionnait de fluidifier les changements d’établissements. Pourtant, selon l’étude Panorabanques, 75% des personnes ayant changé de banque ces douze derniers mois ont effectué elles-mêmes les formalités nécessaires. Un constat qui pousse les auteurs à s’interroger sur l’impact réel de ce dispositif législatif.
La Fédération Bancaire Française (FBF) tempère toutefois ce bilan, soulignant que plus de 9 millions de dossiers de mobilité ont été ouverts entre février 2017 et février 2024. Un chiffre conséquent, mais qui ne semble pas avoir révolutionné les habitudes des consommateurs.
L’attrait grandissant des banques en ligne
En parallèle, l’étude met en lumière la percée des banques en ligne, perçues comme plus avantageuses financièrement. Désormais, un Français sur dix détient son compte principal auprès de ces établissements dématérialisés.
La compétition est féroce sur ce segment, entre les historiques du marché et les acteurs étrangers comme Revolut.
– Panorabanques
Cette appétence pour les néobanques illustre une évolution des mentalités et des attentes, les consommateurs privilégiant la praticité et la réduction des frais.
Le défi de la transition écologique
Autre enseignement de l’enquête : le scepticisme des Français quant à l’engagement écologique de leur banque. Seuls 4% des sondés adhèrent pleinement à l’image de « banque verte » revendiquée par certains établissements.
Un résultat qui met en exergue les défis auxquels font face les acteurs bancaires traditionnels. Au-delà de la concurrence accrue des fintechs, ils doivent composer avec une exigence croissante en matière de développement durable et de transparence.
Vers un nouveau paradigme bancaire ?
En définitive, cette étude esquisse les contours d’un écosystème bancaire en pleine mutation. Si la loi Macron n’a pas engendré la révolution escomptée, elle a néanmoins mis en lumière l’appétence des consommateurs pour plus de liberté et de flexibilité.
Autonomie, digitalisation, responsabilité environnementale : autant de tendances de fond qui bousculent les codes établis et poussent les banques à se réinventer. À l’heure où les Français n’hésitent plus à faire cavalier seul pour changer d’établissement, c’est tout le secteur qui est appelé à se métamorphoser pour répondre à ces nouvelles aspirations.
Une mutation profonde, dont les effets se feront sentir bien au-delà des seules problématiques de mobilité bancaire. Car au-delà des questions de transferts de comptes et de domiciliations, c’est bien la relation entre les Français et leur banque qui est en train de se redessiner sous nos yeux.
