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La Mission Impossible de la FINUL au Sud-Liban

Installée dans la durée au Liban-Sud, la FINUL tente de maintenir une paix fragile entre Israël et le Hezbollah. Mais à quel prix pour les casques bleus de l'ONU ? Un regard sur cette mission quasi-impossible.

Au cœur des tensions du Proche-Orient, une force de maintien de la paix de l’ONU mène depuis plus de quatre décennies une mission des plus périlleuses. Déployée dans le sud du Liban suite à l’intervention militaire israélienne de 1978, la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) s’efforce de préserver un équilibre des plus précaires entre l’État hébreu et les groupes armés comme le Hezbollah. Une tâche titanesque qui a coûté la vie à de nombreux Casques bleus.

Une présence ancienne sur un terrain miné

C’est le 19 mars 1978, en réaction à une attaque sanglante de fedayins palestiniens, qu’Israël lance l’opération Litani. En quelques jours, 30 000 soldats de Tsahal investissent le sud du Liban pour en déloger l’OLP. Sous la pression internationale, le gouvernement israélien finit par accepter un retrait, conditionné au déploiement d’une force de l’ONU. La FINUL voit ainsi le jour, avec pour mandat de confirmer le retrait israélien, restaurer la paix et la sécurité internationales et assister le gouvernement libanais pour rétablir son autorité dans la zone.

Mais la situation est loin d’être apaisée. Le Hezbollah, soutenu par l’Iran et la Syrie, émerge comme le nouveau fer de lance de la lutte anti-israélienne. Entre accrochages sporadiques et périodes d’accalmie, la FINUL se retrouve prise en étau. Les casques bleus essuient des tirs croisés et sont victimes d’attentats, comme celui qui a coûté la vie à 241 Marines américains et 58 parachutistes français en 1983 à Beyrouth.

2006, un tournant tragique

Le conflit de l’été 2006 marque un nouveau pic de violence. En un mois, les combats entre Israël et le Hezbollah font des centaines de morts. La FINUL paie un lourd tribut avec 5 casques bleus tués. Au lendemain du cessez-le-feu, le Conseil de sécurité renforce la mission, qui passe à 15 000 hommes. Mais les défis restent immenses.

Les engins explosifs improvisés et les tirs d’armes légères et lourdes, y compris de roquettes et de missiles, mettent continuellement en danger la vie de notre personnel.

déclare le général Stefano Del Col, commandant en chef de la FINUL

Malgré une coordination étroite avec l’armée libanaise, la situation sécuritaire reste des plus instables. Les découvertes récentes d’importants tunnels creusés par le Hezbollah à la frontière israélienne témoignent de l’ampleur de l’arsenal du “Parti de Dieu”.

Une mission sans fin ?

Alors que son mandat est régulièrement renouvelé, la FINUL semble installée dans une mission à durée indéterminée. Avec plus de 300 casques bleus tombés depuis 1978, le bilan humain est lourd. Pourtant, beaucoup estiment que sans cette présence onusienne, un embrasement généralisé aurait déjà eu lieu.

De par sa seule présence, la FINUL a un effet dissuasif et joue un rôle stabilisateur vital

souligne une source diplomatique occidentale

Reste que dans ce dédale géopolitique, où les intérêts régionaux et internationaux s’entrechoquent, la marge de manœuvre des soldats de la paix est étroite. Entre tensions récurrentes et éclatements de violences, leur mission relève de la quadrature du cercle. Un engagement de tous les dangers pour tenter de préserver un fragile statu quo, dans l’attente d’un hypothétique règlement politique du conflit israélo-arabe.

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