Lors d’une visite institutionnelle près de Naples, la Première ministre italienne Giorgia Meloni a créé un malaise en s’adressant au président de Campanie Vincenzo De Luca d’une manière pour le moins inhabituelle. « Président De Luca, je suis cette connasse de Meloni », lui a-t-elle lancé, le prenant totalement au dépourvu. Une grossièreté choquante qui n’a pas manqué de faire réagir dans le milieu politique transalpin.
Un contexte de relations tendues
Cette sortie vulgaire de la part de la cheffe du gouvernement fait en réalité référence à des propos tenus en février dernier par De Luca lui-même. Lors d’une conversation privée captée à son insu, l’élu local s’était plaint de Meloni en des termes peu élogieux, concluant par « Tu travailles, connasse ! ». Des mots durs qui illustrent les relations houleuses entre les deux personnalités politiques.
Giorgia Meloni riposte avec sarcasme
En reprenant textuellement l’insulte proférée par De Luca quelques mois plus tôt, la Première ministre a voulu lui renvoyer la balle de manière sarcastique. Une attitude qui tranche avec la réserve habituellement de mise dans ce type de rencontres officielles. Meloni entendait sans doute régler ses comptes avec l’élu campanien, qui avait critiqué sa participation à une manifestation contre l’autonomie différenciée des régions.
Si nous travaillions au lieu de manifester, nous pourrions obtenir davantage de résultats.
Giorgia Meloni en réponse aux critiques de De Luca
Un échange qui fait polémique
Si Vincenzo De Luca affirme ne pas avoir entendu sur le moment la remarque désobligeante de la Première ministre, celle-ci n’est pas passée inaperçue dans les médias et la classe politique italienne. Beaucoup s’offusquent qu’une haute responsable de l’État puisse s’abaisser à un tel niveau de langage en public. D’autres y voient le signe d’une dégradation du débat et des mœurs politiques dans la péninsule.
- Une attitude indigne d’un chef de gouvernement selon l’opposition
- Meloni accusée de décrédibiliser la fonction
- Appels à davantage de retenue et de respect entre élus
La Première ministre assume
Malgré la polémique, Giorgia Meloni assume son propos et affirme avoir simplement voulu donner une leçon à Vincenzo De Luca. Selon elle, le président de Campanie l’a bien cherché en se permettant des attaques personnelles et des insultes dans son dos. En lui renvoyant la pareille, elle dit vouloir lui montrer que ce type de comportement n’est pas acceptable, même en privé.
Reste à savoir si cette méthode pour le moins inhabituelle portera ses fruits et améliorera les relations entre le gouvernement central et les autorités locales. Ou si au contraire elle ne fera qu’attiser les tensions et nourrir les polémiques stériles, au détriment des vrais sujets qui préoccupent les Italiens. L’opposition en tout cas compte bien exploiter ce faux pas de la Première ministre pour dénoncer son impulsivité et son manque de stature étatique.