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La ministre des Finances britannique à Bruxelles pour renouer avec l’UE

La ministre des Finances britannique Rachel Reeves a lancé le chantier d'un nouveau rapprochement économique entre le Royaume-Uni et l'UE lors d'une réunion inédite à Bruxelles. Un premier pas pour reconstruire les liens brisés par le Brexit, mais jusqu'où iront ces discussions ?

Dans un geste fort en faveur d’un rapprochement entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne, la ministre britannique des Finances Rachel Reeves s’est rendue lundi à une réunion de l’Eurogroupe à Bruxelles. Une première depuis le Brexit qui marque la volonté du nouveau gouvernement travailliste de renouer les liens économiques distendus avec les Vingt-Sept.

Un moment charnière pour les relations UK-UE

Lors de sa prise de parole devant ses homologues européens, Rachel Reeves n’a pas caché son enthousiasme. « C’est un moment clé, car c’est la première fois qu’un ministre britannique s’adresse à l’Eurogroupe depuis que nous avons quitté l’Union européenne », a-t-elle souligné, se disant « vraiment ravie et profondément touchée » par l’accueil reçu.

Mon objectif était de commencer à reconstruire ces liens de confiance qui ont été brisés au cours des dernières années sous le précédent gouvernement du Royaume-Uni.

Rachel Reeves, ministre britannique des Finances

La cheffe du Trésor a néanmoins tenu à clarifier ses intentions. Il ne s’agissait pas d’entamer dès maintenant des négociations, qui devraient débuter début 2024, mais bien de poser les jalons d’une relation renouvelée. « Nous avons posé les bases des négociations qui suivront », a confirmé Paschal Donohoe, le président de l’Eurogroupe, qualifiant de « très chaleureuse » la réaction des ministres européens.

Le gouvernement Starmer veut tourner la page du Brexit

Depuis son arrivée au pouvoir en juillet, l’exécutif travailliste de Keir Starmer multiplie les gestes d’apaisement envers Bruxelles, après des années de tensions sous les conservateurs liées au Brexit. Début octobre, le Premier ministre en personne avait rencontré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, promettant une relation « plus constructive ».

Pour autant, le chef du gouvernement avait fixé des lignes rouges, excluant de rejoindre le marché unique, l’union douanière ou de rétablir la liberté de circulation. Des limites réaffirmées par Rachel Reeves. Mais l’objectif est clair : « établir une relation commerciale plus étroite, ainsi qu’une coopération en matière de défense et de sécurité » avec l’UE.

Un défi partagé pour doper les échanges post-Brexit

Car la ministre ne nie pas les conséquences négatives du Brexit sur l’économie britannique, estimant que « l’accord conclu par le précédent gouvernement n’était pas le meilleur pour notre pays et a effectivement réduit les flux commerciaux ». Reconstruire des liens plus forts avec le bloc européen est donc « dans notre intérêt national », martèle-t-elle.

Il y a un objectif commun, un défi partagé pour améliorer les flux commerciaux et d’investissements.

Rachel Reeves, ministre britannique des Finances

Cette main tendue de Londres a reçu un écho favorable auprès des Européens. Une source proche des discussions a confié que les Vingt-Sept étaient prêts à avancer sur ce terrain, conscients des bénéfices mutuels d’une relation économique renforcée, notamment dans le contexte géopolitique actuel.

Des discussions informelles avant des négociations en 2024

Si la volonté politique semble partagée des deux côtés de la Manche, le chemin reste long. Les véritables négociations ne débuteront pas avant début 2024 et les sujets de friction demeurent nombreux, de la pêche à l’Irlande du Nord en passant par les services financiers.

D’ici là, Londres et Bruxelles vont multiplier les contacts informels pour débroussailler le terrain. L’enjeu : identifier les domaines où des progrès rapides sont possibles pour engranger des succès et créer une dynamique positive. Un travail de l’ombre indispensable pour espérer sceller, à terme, un nouveau partenariat.

Cette séquence à Bruxelles marque donc une étape importante, mais n’est que le début d’un processus qui s’annonce long et complexe. Rachel Reeves en est consciente et sait qu’elle devra convaincre, sur la durée, de la sincérité de la démarche britannique. Alors que l’impact du Brexit continue de peser sur l’économie du Royaume-Uni, l’enjeu est de taille pour le gouvernement Starmer.

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