Dans un geste sans précédent depuis le Brexit, Rachel Reeves, ministre des Finances du Royaume-Uni, participera ce lundi à Bruxelles à une réunion avec ses homologues de la zone euro. Cette initiative marque un tournant dans les relations entre Londres et l’Union européenne, visant à établir un dialogue fondé sur « la confiance, le respect mutuel et le pragmatisme », selon le Trésor britannique.
Un appel au libre-échange et au partenariat économique
Lors de son discours, la ministre britannique insistera sur la nécessité de « supprimer les obstacles au commerce, de créer des opportunités d’investissement et d’aider les entreprises à vendre sur les marchés » respectifs des deux parties. Cette volonté de rapprochement économique intervient dans un contexte post-Brexit houleux, où les tensions ont prévalu jusqu’à présent.
D’après une source proche du dossier, les discussions porteront sur trois domaines clés :
- Les défis communs, dont la guerre en Ukraine
- La défense du libre-échange
- Le renforcement des partenariats économiques bilatéraux
Le gouvernement travailliste joue l’apaisement
Depuis son arrivée au pouvoir en juillet dernier, le gouvernement travailliste de Keir Starmer multiplie les gestes de bonne volonté envers Bruxelles, cherchant à tourner la page des années de crispation sous les conservateurs. Le Premier ministre s’est lui-même rendu dans la capitale européenne début octobre pour rencontrer Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.
Nous voulons une relation plus constructive avec l’Union européenne.
Keir Starmer, Premier ministre britannique
Toutefois, le leader travailliste a exclu de rejoindre le marché unique, l’union douanière ou de rétablir la liberté de circulation, souhaitant maintenir un équilibre délicat entre rapprochement et souveraineté retrouvée.
Une série de rencontres bilatérales prévue
En marge de la réunion, Rachel Reeves s’entretiendra individuellement avec plusieurs de ses homologues européens. Ces échanges en tête-à-tête seront l’occasion d’aborder des dossiers spécifiques et de renforcer les liens avec les principaux partenaires économiques du Royaume-Uni sur le continent.
La cheffe du Trésor enchaînera ensuite avec un déplacement aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite, aux côtés du Premier ministre. L’objectif : attirer des investissements de ces États pétroliers vers l’économie britannique. Début 2023, elle se rendra également à Pékin, signe d’une diplomatie économique tous azimuts.
Une « réinitialisation » des relations qui suscite l’espoir
Du côté des milieux d’affaires britanniques et européens, on salue la participation de Rachel Reeves à cette réunion comme un signal positif. Beaucoup espèrent qu’elle marquera le début d’un dégel durable des relations, ouvrant la voie à une coopération économique renforcée dans un environnement apaisé.
Reste à voir si ces premiers pas timides se traduiront par des avancées concrètes pour faciliter les échanges et réduire les frictions post-Brexit. Les prochains mois seront décisifs pour jauger de la réelle volonté politique des deux parties d’écrire un nouveau chapitre de leur partenariat.