Au cœur du conflit qui déchire l’Ukraine depuis plus de trois ans, l’annonce de la mise à l’arrêt de la mine de Pokrovsk par le géant industriel Metinvest fait l’effet d’une bombe. Unique site de production de coke encore sous contrôle de Kiev, cette exploitation revêt une importance capitale pour l’économie ukrainienne déjà mise à mal par les affres de la guerre.
La mine de Pokrovsk, pilier de la sidérurgie ukrainienne
Véritable fleuron de l’industrie nationale, la mine de Pokrovsk fournit le précieux charbon nécessaire à la fabrication de l’acier, deuxième poste d’exportation du pays. Comme le souligne Iouriï Ryjenkov, patron de Metinvest, cette exploitation représente « le cœur énergétique de la métallurgie ukrainienne ». Avec ses trois puits situés à une dizaine de kilomètres au sud-ouest de la ville du même nom, elle s’efforçait jusqu’ici de maintenir sa production malgré le conflit.
Un effectif en chute libre
Mise en service en 1990, peu avant l’éclatement de l’URSS, la mine de Pokrovsk employait quelque 10 000 personnes avant le début de l’invasion russe. Un chiffre qui a fondu comme neige au soleil pour atteindre 3 500 employés début décembre, fragilisant davantage encore l’activité du site.
Une production sous haute tension
En dépit d’une conjoncture plus que défavorable, la mine est parvenue à extraire 5,6 millions de tonnes de charbon en 2022 et 2023, un volume certes en baisse par rapport aux 6,2 millions de tonnes de 2021 mais qui témoigne de la résilience de cette industrie. Au total, Pokrovsk a livré plus de 100 millions de tonnes de coke depuis sa mise en service, soit la moitié de ses réserves estimées.
Une fermeture lourde de conséquences
La perte de cette exploitation phare fait craindre le pire aux experts. Privée de sa seule source domestique de coke, la sidérurgie ukrainienne devra se tourner vers les importations, renchérissant ses coûts de production et plombant sa compétitivité à l’export.
Sans la mine de Pokrovsk, la production d’acier de l’Ukraine risque de s’effondrer à 2,5 millions de tonnes, faisant perdre des milliards d’euros de revenus à ce pays.
Oleksandre Kalenkov, président d’Ukrmetallurgprom
Un coup dur pour un secteur qui assurait avant-guerre 10% du PIB et plus de 30% des exportations, contre environ 15% actuellement. Au-delà de l’acier, c’est toute l’industrie de défense qui pourrait pâtir de cet arrêt, l’acier étant un matériau de base pour les fortifications et les équipements.
Pokrovsk, un verrou stratégique
Outre son importance économique, la ville de Pokrovsk revêt un intérêt majeur pour la logistique militaire ukrainienne. Située à un carrefour ferroviaire et routier, elle contrôle l’axe reliant l’est du pays à la métropole de Dnipro. Sa chute ouvrirait une voie royale aux forces russes vers le centre de l’Ukraine, s’alarme un haut responsable sous couvert d’anonymat.
L’Ukraine face à un avenir incertain
Déjà fragilisée par trois années d’une guerre dévastatrice, l’économie ukrainienne doit désormais composer avec la perte d’un maillon essentiel de sa sidérurgie. Si les chiffres de production d’acier affichaient un modeste rebond en 2024 avec 7,5 millions de tonnes, contre 21 millions en 2021, les perspectives s’assombrissent avec la fermeture de Pokrovsk.
Entre enjeux économiques et impératifs stratégiques, l’Ukraine se trouve plus que jamais sur le fil du rasoir. L’issue du conflit et la reconstruction du pays dépendront en grande partie de la capacité de Kiev à préserver son tissu industriel et ses infrastructures face à l’avancée russe. Un défi titanesque dont la mine de Pokrovsk est devenue malgré elle le symbole.
En dépit d’une conjoncture plus que défavorable, la mine est parvenue à extraire 5,6 millions de tonnes de charbon en 2022 et 2023, un volume certes en baisse par rapport aux 6,2 millions de tonnes de 2021 mais qui témoigne de la résilience de cette industrie. Au total, Pokrovsk a livré plus de 100 millions de tonnes de coke depuis sa mise en service, soit la moitié de ses réserves estimées.
Une fermeture lourde de conséquences
La perte de cette exploitation phare fait craindre le pire aux experts. Privée de sa seule source domestique de coke, la sidérurgie ukrainienne devra se tourner vers les importations, renchérissant ses coûts de production et plombant sa compétitivité à l’export.
Sans la mine de Pokrovsk, la production d’acier de l’Ukraine risque de s’effondrer à 2,5 millions de tonnes, faisant perdre des milliards d’euros de revenus à ce pays.
Oleksandre Kalenkov, président d’Ukrmetallurgprom
Un coup dur pour un secteur qui assurait avant-guerre 10% du PIB et plus de 30% des exportations, contre environ 15% actuellement. Au-delà de l’acier, c’est toute l’industrie de défense qui pourrait pâtir de cet arrêt, l’acier étant un matériau de base pour les fortifications et les équipements.
Pokrovsk, un verrou stratégique
Outre son importance économique, la ville de Pokrovsk revêt un intérêt majeur pour la logistique militaire ukrainienne. Située à un carrefour ferroviaire et routier, elle contrôle l’axe reliant l’est du pays à la métropole de Dnipro. Sa chute ouvrirait une voie royale aux forces russes vers le centre de l’Ukraine, s’alarme un haut responsable sous couvert d’anonymat.
L’Ukraine face à un avenir incertain
Déjà fragilisée par trois années d’une guerre dévastatrice, l’économie ukrainienne doit désormais composer avec la perte d’un maillon essentiel de sa sidérurgie. Si les chiffres de production d’acier affichaient un modeste rebond en 2024 avec 7,5 millions de tonnes, contre 21 millions en 2021, les perspectives s’assombrissent avec la fermeture de Pokrovsk.
Entre enjeux économiques et impératifs stratégiques, l’Ukraine se trouve plus que jamais sur le fil du rasoir. L’issue du conflit et la reconstruction du pays dépendront en grande partie de la capacité de Kiev à préserver son tissu industriel et ses infrastructures face à l’avancée russe. Un défi titanesque dont la mine de Pokrovsk est devenue malgré elle le symbole.