Dix longues années se sont écoulées depuis les terribles attentats qui ont endeuillé la France en 2015. Pourtant, d’après les autorités, la menace terroriste plane toujours de façon très préoccupante sur l’Hexagone. Un constat alarmant, aggravé par les vives tensions qui secouent actuellement le Moyen-Orient.
L’ombre persistante des attentats de 2015
En 2015, la France a été frappée par les pires attaques jihadistes de son histoire. Des attentats sanglants, revendiqués par l’Etat islamique, qui ont profondément traumatisé le pays. Dix ans plus tard, leurs répercussions se font encore sentir. Le parquet national antiterroriste tire la sonnette d’alarme : au 1er décembre 2024, pas moins de 59 procédures liées au jihadisme étaient en cours, soit une hausse vertigineuse de 55% par rapport à l’année précédente.
Moyen-Orient : un baril de poudre
L’escalade des violences au Proche-Orient, notamment depuis l’offensive sans précédent du Hamas contre Israël en octobre 2023, est pointée du doigt comme un facteur majeur d’aggravation de la menace. Une source proche du dossier confie : « Nous continuons à subir les effets d’octobre 2023 qui a énormément excité les islamistes et la jihadosphère ». Et les regards sont également braqués sur la Syrie, où la chute récente du régime de Bachar al-Assad fait craindre une résurgence de l’Etat islamique et un risque de remobilisation des combattants français encore sur place.
Rajeunissement inquiétant des jihadistes
Autre tendance préoccupante : le profil des jihadistes français s’est considérablement rajeuni ces dernières années. Alors qu’ils étaient auparavant principalement issus de familles musulmanes radicalisées de longue date, on assiste aujourd’hui à une montée en puissance de très jeunes recrues. En 2024, la justice antiterroriste a ainsi mis en examen pas moins de 18 mineurs, contre seulement 15 l’année précédente. Leur radicalisation, rapide et en ligne, rend leur détection par les services de renseignement particulièrement ardue.
Ultradroite, ultragauche : la vigilance de mise
Si la menace jihadiste reste prédominante, les autorités gardent un oeil attentif sur les mouvances radicales. À l’ultradroite, plusieurs projets inquiétants, comme un présumé projet de renversement du gouvernement en 2020, maintiennent les services antiterroristes en alerte.
Quant à l’ultragauche, si aucun dossier terroriste n’est actuellement ouvert, les récents sabotages de réseaux SNCF pendant les JO de Paris sont pris très au sérieux. Selon une source judiciaire, « tous les ingrédients d’un passage à l’acte violent sont réunis », avec des discours de plus en plus radicaux et des appels à s’en prendre aux forces de l’ordre.
La France face à ses vieux démons
Dix ans après le traumatisme de 2015, la France n’en a donc pas fini avec le fléau terroriste. Entre un jihadisme qui se recompose et se planifie de l’étranger, un terreau de radicalisation qui rajeunit et des extrémismes de tous bords qui menacent, c’est sur tous les fronts que les services antiterroristes français doivent rester mobilisés. Un défi sécuritaire majeur pour les années à venir, qui nécessitera une vigilance de tous les instants.
