La célèbre marque américaine de guitares Gibson est sur le pied de guerre. Selon plusieurs médias, elle accuse un fabricant soutenant ouvertement l’ancien président Donald Trump d’avoir copié le design de son modèle phare : la légendaire Les Paul. Un litige qui fait trembler les cordes de l’industrie musicale.
Un clone pro-Trump qui énerve Gibson
Le fabricant incriminé n’est autre que Trump Guitars. Cette jeune marque affiche sans ambages son soutien à l’ancien locataire de la Maison Blanche. Son modèle vedette, baptisé « American Eagle », partage une troublante ressemblance avec la Gibson Les Paul. Un instrument mythique qui a vu défiler entre ses frettes les plus grands noms du rock et du blues, de Bob Dylan à Chuck Berry en passant par Keith Richards.
Vendu 11 500 dollars avec une dédicace de Donald Trump en personne, l’American Eagle serait, selon Trump Guitars, « la SEULE guitare approuvée » par le 45e président des États-Unis. Mais pour Gibson, cette copie est loin d’être un hommage flatteur. L’entreprise a envoyé une mise en demeure au fabricant républicain, considérant que « ce design porte atteinte aux marques exclusives de Gibson, en particulier à la forme emblématique de la guitare Les Paul ».
Gibson voit rouge et menace de poursuites
Trump Guitars tente de calmer le jeu en précisant sur son site web qu’elle n’est pas affiliée à Gibson. Elle indique également que les images présentées « sont uniquement à titre d’illustration et peuvent ne pas être une représentation exacte du produit ». Un argument peu convaincant aux yeux de Gibson, bien décidé à défendre son modèle star.
Ce design porte atteinte aux marques exclusives de Gibson, en particulier à la forme emblématique de la guitare Les Paul.
Extrait de la lettre de Gibson à Trump Guitars
Une bataille sur fond de droits de douane
Ce conflit intervient dans un contexte particulier pour l’industrie des instruments de musique. En effet, Donald Trump avait menacé pendant sa campagne d’augmenter fortement les droits de douane sur les produits importés, notamment du Mexique, du Canada ou de Chine. De quoi faire trembler les fabricants qui y ont massivement délocalisé leur production ces dernières décennies, Gibson y compris.
Trump Guitars joue habilement sur ce terrain en indiquant que ses instruments comprennent « des pièces et des caractéristiques nationales et internationales ». Reste à savoir si cela suffira pour échapper aux foudres judiciaires et douanières.
L’empire commercial de Donald Trump en question
En apposant son nom sur ces guitares estampillées « Made in Trump », l’ex-président confirme sa volonté de développer son empire commercial dans tous les secteurs. Pendant sa campagne, il avait déjà lancé toute une gamme de produits dérivés :
- Montres « Trump » à 100 000 dollars
- Pièces de monnaie commémoratives en édition limitée
- Baskets dorées « MAGA »
- Bibles dédicacées, dont certaines étaient fabriquées en Chine
Mais cette stratégie de merchandising tous azimuts pourrait se heurter à des obstacles juridiques, comme le montre l’affaire Trump Guitars vs Gibson. Selon des experts en propriété intellectuelle, l’ancien président devra avancer avec prudence s’il ne veut pas voir son nom traîné en justice par d’autres marques jalouses de leur image.
Les fans de Gibson sonnés mais divisés
Du côté des musiciens et des aficionados de la marque à la tête d’indien, cette bataille fait grincer quelques dents. Si certains crient au scandale et appellent au boycott de Trump Guitars, d’autres se montrent plus mesurés. Sur les forums spécialisés, des voix s’élèvent pour relativiser la gravité de la copie, estimant que « tant que ça sonne comme une Les Paul »…
Une chose est sûre : cette affaire risque de faire du bruit dans le petit monde de la guitar industry. Et offre un nouvel éclairage sur les liens complexes entre musique, business et politique. En attendant le solo final devant les tribunaux ?