C’est un cri d’alarme qui résonne dans le monde littéraire. Sylvie Dubert-Giono, la fille du célèbre écrivain Jean Giono, alerte sur l’état préoccupant de la maison familiale, le Paraïs, à Manosque. Cette demeure chargée d’histoire, où Giono a vécu et écrit une grande partie de son œuvre, se dégrade à un rythme alarmant malgré son statut de monument historique.
Un lieu d’une valeur inestimable menacé
Classé aux monuments historiques depuis 1996, le Paraïs est bien plus qu’une simple maison. C’est le témoin de la vie et de l’œuvre de Jean Giono, l’un des auteurs français les plus importants du XXe siècle. Des romans comme Les Vraies Richesses ou Colline y ont vu le jour, influencés par les paysages environnants de la Haute-Provence.
Mais aujourd’hui, l’écrin de cette création littéraire est en péril. Sylvie Dubert-Giono décrit une situation catastrophique :
Des gouttières imprègnent les murs du fameux bureau de l’auteur. Les livres sont infestés de champignons dus à l’humidité. Plus de plomberie, plus de chauffage depuis des années, plus de sanitaires. Bref à la limite de la ruine, un abandon total.
– Sylvie Dubert-Giono
La mairie de Manosque pointée du doigt
Propriétaire des lieux depuis près de 8 ans, la mairie de Manosque est mise en cause. Sylvie Dubert-Giono s’interroge sur les raisons qui ont poussé la municipalité à acquérir la maison si c’est pour la laisser à l’abandon. Le Paraïs est fermé au public depuis octobre 2023 en vue de travaux, mais aucune date de réouverture n’est annoncée.
Contactée par Le Figaro, la mairie est restée silencieuse. Officieusement, des travaux pourraient débuter fin 2024, mais rien n’est moins sûr. Un immobilisme difficilement compréhensible au vu de l’importance du lieu.
Un appel à la mobilisation
Face à cette situation, Sylvie Dubert-Giono appelle à une prise de conscience. Soutenue par des amis écrivains comme Paule Constant, elle espère une mobilisation pour sauver ce patrimoine exceptionnel. Car au-delà de l’attachement familial, c’est une part de l’histoire littéraire française qui menace de tomber en ruines.
C’est la ville qui va pâtir de ce mépris envers l’homme qui a fait connaître le nom de Manosque dans le monde entier grâce aux traductions de ses œuvres.
– Sylvie Dubert-Giono
Le temps presse pour sauver la maison de Jean Giono. Au-delà de l’enjeu culturel, c’est la mémoire d’un des plus grands auteurs français qui est en jeu. Espérons que le cri d’alarme de Sylvie Dubert-Giono soit entendu, pour que le Paraïs retrouve sa splendeur et continue d’incarner l’esprit de Jean Giono pour les générations futures.