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La magie du papier japonais washi, de la mode à l’art

Dans son atelier aubois, la styliste Célia Maulian-Friman réinvente le papier japonais washi en sculptures oniriques d'une délicatesse saisissante. Une ode à un artisanat ancestral et à la poésie des matières nobles, à découvrir absolument...

Au cœur de l’Aube, dans l’atelier immaculé de la plasticienne Célia Maulian-Friman, le papier japonais washi se fait matière à rêves. Après une brillante carrière de styliste, cette artiste singulière a choisi de troquer les ciseaux pour le froissé délicat du papier, pour en faire jaillir des sculptures aux allures de vêtements évanescents. Une métamorphose qui célèbre la noblesse d’un savoir-faire artisanal millénaire et invite à une fascinante rêverie.

La révélation du washi, seconde peau diaphane

C’est au fil de ses 14 voyages au Japon que Célia Maulian-Friman a découvert le washi, ses longues fibres entrelacées et sa texture presque vivante. « J’ai eu un véritable coup de foudre. Le washi permet une telle liberté de création. Je le fabrique moi-même, en combinant kozo, écorce de mûrier, hibiscus et eau pure », confie-t-elle. Un processus délicat et exigeant, qui demande 5 jours d’un labeur patient pour créer une seule et précieuse feuille.

De ce papier, fruit d’un artisanat d’excellence, naissent alors des pièces aériennes où transparence et grain délicat se font l’écho d’une seconde peau. Robes, kimonos et parures semblent flotter, comme en apesanteur, invitant à une contemplation sereine.

Plier, froisser, imbiber : la virtuosité du geste

Dans un ballet hypnotique, les mains expertes de Célia Maulian-Friman plient, froissent, imbibent le washi pour lui insuffler vie et volume. Rehaussées de fils précieux ou de rotin, ses créations jouent de la lumière en un théâtre d’ombres subtil. Un travail d’orfèvre, exigeant et poétique, qui métamorphose la feuille en œuvre d’art.

Je joue sur la transparence, je trouve cela apaisant. Dans mon atelier, tout est blanc, c’est une couleur qui me correspond.

Célia Maulian-Friman, plasticienne

Matières nobles pour sculptures oniriques

Associé à la délicate moelle de rotin, le washi se prête à une déclinaison infinie de formes organiques et évanescentes. Robes-cocons, mobile de pétales ou encore ailes vaporeuses : les créations de Célia Maulian-Friman invite à une douce rêverie contemplative. Un hommage vibrant à la beauté du végétal et aux infinies nuances du blanc.

De l’atelier aubois aux cimaises parisiennes

Après 4 années à présenter ses sculptures dans son atelier Gingko de Troyes, Célia Maulian-Friman s’apprête à conquérir de nouveaux horizons. En février 2025, ses œuvres s’envoleront pour une exposition londonienne. Mais avant cela, c’est à Paris que la magie opérera, avec la présentation d’une pièce magistrale au Réfectoire des Cordeliers lors du prochain Salon d’Hiver de la Société Nationale des Beaux-Arts.

C’est une reconnaissance de mes pairs, car ce sont les artistes qui choisissent ceux qu’ils veulent exposer !

Célia Maulian-Friman, plasticienne

De la mode à l’art, Célia Maulian-Friman tisse un lien unique entre savoir-faire d’excellence et créativité débridée. Ses sculptures en papier washi, fruit d’un docte labeur, ouvrent la voie à une nouvelle poésie contemporaine, où l’artisanat le plus noble elève le quotidien au rang d’œuvre d’art. Une expérience esthétique et sensorielle à ne manquer sous aucun prétexte.

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