Au cœur de la Haute-Marne, terre d’élection du Rassemblement National, une poignée de macronistes mène un combat acharné pour assurer la survie de leur courant politique. Dans les rues de Chaumont, rare bastion du parti présidentiel Renaissance dans l’Est, l’inquiétude est palpable. Face à l’érosion de leurs soutiens et la montée des extrêmes, ces militants de la première heure s’accrochent à l’espoir d’un sursaut.
Renaissance Chaumont : le dernier rempart macroniste
Christine Guillemy, maire Renaissance de cette ville de 22 000 âmes, incarne la résistance. Élue en 2013 sous l’étiquette du MoDem, elle déplore aujourd’hui le manque de relais locaux pour porter la voix présidentielle. “On est un peu démunis au niveau local”, confie-t-elle, pointant la faiblesse des effectifs militants face à un RN conquérant.
Son appel à l’aide, la septuagénaire l’a lancé directement à Gabriel Attal, pressenti pour prendre la tête du parti présidentiel lors du congrès du 8 décembre. Un rendez-vous crucial pour un mouvement en quête de nouveau souffle, après la perte de nombreux sièges aux législatives et la chute de popularité d’Emmanuel Macron.
L’Est, terre de mission pour les macronistes
À l’échelle régionale, le défi est immense. Dans le Grand Est, les bastions macronistes se comptent sur les doigts d’une main. Outre Chaumont, seules quelques villes comme Reims, Nancy ou Metz résistent encore à la poussée du RN. Face à cette hémorragie, les soutiens du président misent sur un travail de terrain pour reconquérir les cœurs.
Il faut qu’on réapprenne à parler aux gens, à être présents sur le terrain. On ne peut plus se contenter de grandes envolées depuis Paris.
Un élu Renaissance du Grand Est
Mais dans une région frappée de plein fouet par la désindustrialisation et les crises successives, la tâche s’annonce ardue. Les plans sociaux à répétition et la colère du monde agricole ont durablement écorné l’image du pouvoir en place, ouvrant un boulevard aux sirènes de l’extrême droite.
Gabriel Attal, l’espoir d’un renouveau
Dans ce contexte délétère, l’élection de Gabriel Attal à la tête de Renaissance est vécue comme la promesse d’un nouveau départ. Habile communicant, le trentenaire jouit d’une image de dynamisme et d’écoute qui tranche avec celle d’un parti déconnecté des réalités. Son défi : remobiliser des troupes déboussolées et lancer de nouveaux visages dans la bataille.
Mais le chemin sera long pour enrayer la spirale du déclin. Selon une source interne, Renaissance ne compte plus qu’un millier d’adhérents actifs dans le Grand Est, contre près de 10 000 au RN. Un rapport de force inquiétant à l’heure où se préparent déjà les prochaines échéances électorales.
Chaumont, laboratoire de la reconquête ?
Terre de mission pour les macronistes, la Haute-Marne pourrait bien devenir le laboratoire de cette reconquête. À Chaumont, Christine Guillemy veut croire en un avenir meilleur pour son camp. Avec l’aide de quelques fidèles, elle s’efforce de raviver la flamme militante à travers des réunions publiques, des porte-à-porte et des actions de terrain.
On ne lâchera rien. Les gens ont besoin de nous, de nos idées. Il faut qu’on se batte pour ne pas disparaître.
Christine Guillemy, maire Renaissance de Chaumont
Un combat vital pour l’avenir d’un parti qui jouera très gros lors des européennes de 2024 et de la présidentielle de 2027. D’ici là, la bataille de l’Est ne fait que commencer pour ces irréductibles macronistes. Avec l’espoir chevillé au corps de faire mentir les sondages et d’écrire une nouvelle page de leur histoire politique.