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La lutte désespérée des habitants de Rennes contre le trafic de drogue

Le trafic de drogue gangrène le quartier du Blosne à Rennes. Caves squattées, déchets, insalubrité... Les propriétaires d'appartements se sentent totalement abandonnés face à ce fléau qui

Dans le quartier du Blosne au sud de Rennes, les habitants sont à bout. Confrontés chaque jour au trafic de drogue qui gangrène leurs immeubles, beaucoup ont le sentiment d’être totalement délaissés par les pouvoirs publics. Un constat amer que partagent de nombreux propriétaires d’appartements, impuissants face à l’insalubrité grandissante et la mainmise des dealers sur les parties communes.

Des scènes de désolation quotidiennes

Autour de la place de Serbie, épicentre du trafic, les témoignages des riverains sont glaçants. Odile, 70 ans, ne décolère pas en observant l’incessant ballet des “clients” venus acheter leur dose : “Ça n’arrête pas de la journée, tous les jours. C’est sans doute l’un des commerces de Rennes qui marche le mieux !” Un constat partagé par de nombreux locataires et propriétaires du quartier.

Car si les dealers ont pris possession de la rue, ils ont aussi investi les immeubles. Halls d’entrée saccagés, caves transformées en dépotoirs… Le quotidien des habitants tourne au cauchemar. “Le pire, c’est que l’on paye à notre syndic des charges d’entretien !”, s’insurge Odile. Mais face au règne des trafiquants, les sociétés gestionnaires semblent démunies.

L’engrenage de l’insalubrité

Dans les sous-sols des résidences, le spectacle est édifiant. Interphones arrachés, plafonds éventrés, ordures et détritus en tout genre jonchent le sol. Les caves, elles, servent carrément de débarras aux trafiquants, qui y entreposent drogues et matériel. Un engrenage mortifère qui dégrade toujours plus le cadre de vie.

On n’en peut plus de vivre dans ces conditions. C’est invivable, personne ne devrait avoir à subir ça.

Une habitante excédée

Le désarroi des propriétaires

Pour les propriétaires, c’est la double peine. Non seulement ils subissent cette dégradation au quotidien, mais ils voient aussi la valeur de leur bien s’effondrer. Car dans ce contexte, les appartements sont évidemment invendables. “Qui voudrait acheter pour vivre ici ?”, se désespère Odile, résignée.

Une situation intenable pour ces habitants qui ont souvent investi toutes leurs économies dans ce qui devait être un projet de vie. Aujourd’hui, beaucoup ont le sentiment d’être pris au piège, abandonnés à leur sort par les autorités.

On a l’impression que tout le monde s’en fout de ce qu’on vit. On est complètement livrés à nous-mêmes.

Un propriétaire en colère

Un appel à l’aide

Face à cette spirale infernale, les riverains attendent des actions concrètes et immédiates de la part des pouvoirs publics. Renforcement des effectifs policiers, démantèlement des réseaux, sécurisation des immeubles… Les pistes sont nombreuses mais se font attendre.

En attendant, la colère et le désespoir montent chez les habitants du Blosne, qui craignent que leur quartier ne sombre définitivement dans cette économie souterraine mortifère. Un appel à l’aide qu’ils espèrent voir enfin entendu, pour que cessent ces scènes de désolation quotidiennes et que la vie reprenne ses droits.

La mairie promet des actions

Contactée par nos soins, la municipalité assure prendre la mesure du problème. Elle annonce un renforcement prochain des patrouilles de police ainsi qu’une grande opération de nettoyage des parties communes. Des mesures qui se veulent rassurantes, mais qui devront s’inscrire dans la durée pour être réellement efficaces.

Les habitants, eux, restent prudents. Échaudés par des années de promesses non tenues, ils attendent de voir des actes concrets. Et espèrent surtout que leur calvaire quotidien sera enfin pris en considération à sa juste mesure par les autorités. Car pour l’heure, c’est bien le sentiment d’abandon qui prédomine chez les riverains du Blosne.

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