Les récentes tensions au sein de La France Insoumise ont mis en lumière le poids grandissant de la branche décoloniale du parti, qui soutient ouvertement l’épuration menée par son leader Jean-Luc Mélenchon. Cette lutte de pouvoir interne ravive les débats sur l’antiracisme et le communautarisme à gauche, marquant un tournant idéologique majeur pour LFI.
Mélenchon et la jeunesse insoumise utilisés pour liquider l’opposition
Tel un Mao Tsé-toung vieillissant faisant appel aux Gardes rouges pour reprendre le pouvoir, Jean-Luc Mélenchon s’est appuyé sur la jeunesse fanatisée de LFI, très engagée sur la question palestinienne, pour mener à bien son épuration interne. Les derniers opposants au communautarisme se voient ainsi mis à l’écart, laissant le champ libre aux partisans de la lutte décoloniale.
L’union ne peut pas tenir avec le poison distillé de la trahison. Pour la génération à laquelle j’appartiens, qui est intransigeante, il n’y a pas de gauche sans lutte antiraciste et décoloniale.
– Rima Hassan, figure de proue de la branche décoloniale de LFI
LFI achève sa mue en parti indigéniste
Avec le soutien apporté publiquement par Rima Hassan et Houria Bouteldja, deux figures emblématiques de la lutte décoloniale, à la purge orchestrée par Mélenchon, La France Insoumise confirme son virage vers l’indigénisme. Le parti assume désormais pleinement son identité de mouvement antiraciste radical, quitte à s’aliéner une partie de son électorat traditionnel.
François Ruffin, dernier rempart contre le communautarisme ?
Au meeting de Montreuil, le député François Ruffin a pris ses distances avec la ligne Mélenchon, dénonçant l’attitude du leader insoumis et prenant la défense des exclus. Mais son influence suffira-t-elle à endiguer la montée en puissance des thèses décoloniales au sein du mouvement ? Rien n’est moins sûr, tant la jeune garde insoumise semble déterminée à imposer sa vision.
Une gauche plus que jamais divisée
Au-delà de la seule France Insoumise, c’est toute la gauche qui se retrouve confrontée à ses contradictions sur les questions identitaires et communautaires. Entre universalisme républicain et luttes antiracistes, entre unité et morcellement, les partis peinent à trouver un équilibre. Et ce ne sont pas les purges staliniennes version Mélenchon qui risquent d’apaiser le débat.
Nul doute que les prochains mois seront décisifs pour l’avenir de LFI et, plus largement, pour les recompositions à venir au sein de la gauche française. Mais une chose est sûre : le poids des idées décoloniales et indigénistes ne cesse de croître, bousculant les équilibres traditionnels. Reste à savoir si ce « grand bond en avant » se fera au prix de l’unité et de la cohérence du camp progressiste.
