La démocratie sud-coréenne a été mise à rude épreuve ces derniers jours, lorsque le président Yoon Suk Yeol a brièvement proclamé la loi martiale avant de faire marche arrière quelques heures plus tard. Cette séquence a provoqué l’inquiétude de la communauté internationale, en particulier des États-Unis, allié clé de la Corée du Sud. Les experts y voient un test de la résilience des institutions démocratiques du pays.
Une proclamation qui fait trembler les fondations démocratiques
Mardi soir, le président Yoon Suk Yeol a imposé la loi martiale, impliquant la suspension de la vie politique, la mise sous scellés du Parlement et le musèlement des médias. Cette décision a rapidement suscité la préoccupation de Washington, qui affirme ne pas avoir été informé au préalable des intentions du dirigeant sud-coréen.
La Maison Blanche s’est dite « soulagée » lorsque la loi martiale a été levée, rappelant le statut de partenaire de premier plan accordé à la Corée du Sud depuis sa démocratisation en 1987. Le pays est d’ailleurs devenu un lieu de repli pour les médias internationaux suite à l’adoption de la loi sur la sécurité nationale à Hong Kong en 2020, critiquée pour sa restriction des libertés.
Une relation privilégiée avec les États-Unis
Les liens étroits entre Séoul et Washington ont été mis en avant ces derniers mois. En mars, le président américain Joe Biden avait choisi la capitale sud-coréenne pour accueillir le troisième sommet de la démocratie. Un mois plus tard, il recevait Yoon Suk Yeol à la Maison Blanche pour une visite d’État ponctuée d’un dîner de gala.
Pour certains observateurs, comme Danny Russel, un diplomate américain spécialiste de l’Asie, l’imposition de la loi martiale par le président Yoon est une « surprise totale ». Il note cependant des signes avant-coureurs, comme la polarisation radicale de la scène politique et les tactiques d’obstruction de l’opposition au Parlement.
Une société civile prête à défendre la démocratie
Face à la proclamation présidentielle, la société civile s’est rapidement mobilisée. Pour Danny Russel, les manifestations spontanées sont le symbole d’une société civile dynamique, déterminée à protéger les acquis démocratiques. Il espère que cette crise débouchera sur une prise de conscience des partis politiques et une volonté de réconciliation.
De son côté, le président conservateur Yoon Suk Yeol avait exprimé son agacement l’an dernier, fustigeant de supposés « communistes » se faisant passer pour des « militants pro-démocratie ». Ancien procureur général, il a remporté l’élection présidentielle de 2022 d’une courte tête face à son rival Lee Jae-myung, sur un programme de réformes économiques et de renforcement des liens avec Washington.
Un manque d’expérience politique en question
Pour Celeste Arrington, spécialiste de la Corée du Sud à l’Université George Washington, la proclamation de la loi martiale révèle un certain « manque d’expérience politique » du président Yoon, qui n’avait jamais été élu auparavant. Si elle y voit « quelques failles dans la démocratie », sa levée rapide lui donne de « l’espoir quant à la bonne santé, la force et la vitalité de la démocratie en Corée du Sud ».
Bruce Klingner, chercheur à la Heritage Foundation, estime quant à lui que cette séquence pourrait signifier la fin de la carrière politique de Yoon Suk Yeol. « L’action de Yoon est un revirement accablant de décennies d’efforts de la Corée du Sud pour mettre son passé autoritaire au placard », juge-t-il.
En définitive, cette crise pourrait paradoxalement renforcer la démocratie sud-coréenne en réaffirmant le contrôle citoyen et en montrant la résilience des institutions, comme le souligne Darcie Draudt-Véjares, chercheuse au centre Carnegie. Un test grandeur nature pour la jeune démocratie née il y a un peu plus de trois décennies.
De son côté, le président conservateur Yoon Suk Yeol avait exprimé son agacement l’an dernier, fustigeant de supposés « communistes » se faisant passer pour des « militants pro-démocratie ». Ancien procureur général, il a remporté l’élection présidentielle de 2022 d’une courte tête face à son rival Lee Jae-myung, sur un programme de réformes économiques et de renforcement des liens avec Washington.
Un manque d’expérience politique en question
Pour Celeste Arrington, spécialiste de la Corée du Sud à l’Université George Washington, la proclamation de la loi martiale révèle un certain « manque d’expérience politique » du président Yoon, qui n’avait jamais été élu auparavant. Si elle y voit « quelques failles dans la démocratie », sa levée rapide lui donne de « l’espoir quant à la bonne santé, la force et la vitalité de la démocratie en Corée du Sud ».
Bruce Klingner, chercheur à la Heritage Foundation, estime quant à lui que cette séquence pourrait signifier la fin de la carrière politique de Yoon Suk Yeol. « L’action de Yoon est un revirement accablant de décennies d’efforts de la Corée du Sud pour mettre son passé autoritaire au placard », juge-t-il.
En définitive, cette crise pourrait paradoxalement renforcer la démocratie sud-coréenne en réaffirmant le contrôle citoyen et en montrant la résilience des institutions, comme le souligne Darcie Draudt-Véjares, chercheuse au centre Carnegie. Un test grandeur nature pour la jeune démocratie née il y a un peu plus de trois décennies.