Le verdict est tombé ! La Liste, considérée comme le « classement des classements » de la gastronomie mondiale, a révélé son palmarès tant attendu des 1000 meilleurs restaurants à travers le globe. Une consécration pour certains, une révélation pour d’autres, zoom sur ce cru 2023 riche en émotions gustatives.
Guy Savoy, l’indétrônable maestro des fourneaux
Sans surprise, le chef français Guy Savoy conserve sa place de numéro un mondial pour la huitième année consécutive. Officiant dans son restaurant éponyme à la Monnaie de Paris, il partage la plus haute marche du podium avec neuf autres établissements américains, japonais et chinois. Une performance d’autant plus remarquable que la concurrence s’intensifie d’année en année.
La gastronomie se rapproche beaucoup du tennis. Pendant huit ou dix ans, ça ne se passe qu’entre trois ou quatre restaurateurs, les Nadal, Federer ou Djokovic des fourneaux.
Philippe Faure, président et fondateur de La Liste
Autre motif de fierté tricolore, le chef Arnaud Donckele se distingue également en décrochant la première place ex-aequo avec son restaurant La Vague d’Or à Saint-Tropez, ainsi que la deuxième place pour son établissement parisien Plénitude.
L’Asie, nouvelle terre d’excellence culinaire
Si l’Europe et les États-Unis conservent une certaine stabilité dans le classement, c’est bien l’Asie qui crée la surprise cette année. Hong Kong s’illustre notamment avec le restaurant Lung King Heen qui se hisse à la première place mondiale, tandis que la Corée du Sud effectue une percée spectaculaire.
Il y a une poussée considérable de la Corée, connue superficiellement en France pour ses ramens. J’ai vu des choses soufflantes, des chefs qui veulent entrer dans l’élite gastronomique mondiale.
Philippe Faure, président et fondateur de La Liste
Deux restaurants coréens, La Yeon et Mingles, se classent ainsi à la huitième place ex-aequo. Une véritable consécration pour la gastronomie coréenne qui aspire à se faire une place parmi les grands noms de la cuisine internationale.
Le Japon, toujours à l’honneur
Sans grande surprise, le pays du Soleil Levant continue de briller par l’excellence de ses chefs et de ses établissements. Avec pas moins de 126 restaurants classés dans le top 1000 de La Liste, le Japon demeure la nation la plus représentée, devant les États-Unis et leurs 114 adresses distinguées.
La France, patrie de la gastronomie ?
Bien que la France ne place que onze restaurants dans ce classement mondial, elle n’en reste pas moins une référence incontournable. Outre les performances de Guy Savoy et Arnaud Donckele, l’Hexagone se voit attribuer un prix d’honneur qui récompense le chef Georges Blanc pour l’ensemble de sa carrière. Son établissement de Vonnas pointe d’ailleurs à la troisième place mondiale.
Il n’y a pas, à mon avis, de chute de tension ou de désintérêt pour la cuisine française. Mais il y a un désintérêt pour ses excès.
Philippe Faure, président et fondateur de La Liste
Selon le fondateur de La Liste, certains chefs français ont pu par le passé proposer une cuisine dont ils étaient très fiers mais qui n’était pas toujours en phase avec les attentes de la clientèle. Cette année marquerait ainsi une transition vers une gastronomie davantage centrée sur le plaisir et l’expérience des convives.
Quand l’ambiance fait la différence
Nouveauté 2023, le prix spécial « Show to table » vient récompenser cinq restaurants à Dubaï, Madrid, Melbourne, Paris et Tokyo, dont l’ambiance et le divertissement font partie intégrante de l’expérience gastronomique. Une tendance qui démontre que la haute cuisine ne se résume pas à l’assiette mais se vit comme un moment privilégié et mémorable.
Un classement basé sur un savant algorithme
Pour établir son palmarès, La Liste s’appuie sur un algorithme complexe qui compile et pondère plus de 1100 sources (guides, blogs, articles de presse) afin d’attribuer une note sur 100 à chacun des 35000 restaurants passés au crible dans 200 pays.
Un classement qui se veut objectif et représentatif de la diversité de la scène gastronomique mondiale, sans pour autant faire l’unanimité. Car comme le rappelle Philippe Faure, malgré toute la rigueur scientifique et méthodologique, l’appréciation d’un repas dans un restaurant reste une affaire éminemment subjective qui en dit long sur nos goûts, notre culture et notre époque.