Face à la menace persistante de la piraterie maritime dans le Golfe de Guinée, la Guinée équatoriale est déterminée à renforcer son système de défense pour protéger efficacement son espace maritime. Selon une source proche du gouvernement de Malabo, des discussions seraient actuellement en cours avec des entreprises russe et chinoise spécialisées dans les équipements de défense pour muscler les capacités de surveillance et de contrôle des zones côtières du pays.
Un système de surveillance côtière ultra-performant à l’étude
Lors d’une récente réunion de haut niveau à Malabo, le vice-président en charge de la défense et de la sécurité se serait montré très intéressé par une solution technologique avancée présentée par la société russe Project Technica Corp. Ce système intégré comprenant radar et contrôle serait capable de détecter des objets de moins de 2 mètres jusqu’à une distance de 50 kilomètres, offrant ainsi une surveillance étendue et précise du littoral équato-guinéen.
La Chine aussi dans la course
Mais les Russes ne seraient pas les seuls sur les rangs. D’après nos informations, l’entreprise chinoise Shipbuilding Trading, un acteur majeur dans le domaine de l’architecture navale et de l’ingénierie marine, aurait également soumis des propositions visant à répondre sur mesure aux besoins des forces navales équato-guinéennes dans leur lutte contre la piraterie. Les détails de ces offres n’ont pas été dévoilés mais elles témoignent de l’engagement chinois à épauler son partenaire africain sur les questions de sécurité maritime.
Une coopération militaire sino-russe renforcée
Il faut dire que la Chine et la Russie sont des fournisseurs historiques d’équipements militaires pour ce petit État pétrolier d’Afrique centrale. Ces derniers mois, la coopération dans le domaine de la défense entre Malabo et Moscou s’est même intensifiée avec la signature de plusieurs accords, faisant de la Russie un partenaire stratégique incontournable. Lors de la réunion à Malabo, Project Technica Corp. aurait d’ailleurs également proposé du matériel d’artillerie et d’infanterie dernier cri pour renforcer les capacités des forces armées du pays.
Le Golfe de Guinée, une zone maritime à haut risque
Long de 5700 km, le Golfe de Guinée qui s’étend du Sénégal à l’Angola est une artère stratégique pour le commerce international, en particulier pour les hydrocarbures en provenance des grands pays producteurs d’Afrique de l’Ouest. Mais c’est aussi depuis des années l’une des zones maritimes les plus dangereuses au monde en raison de la piraterie endémique qui y sévit. Certes, grâce aux efforts conjoints des États côtiers et de certains pays européens, le nombre d’attaques de navires a significativement chuté ces dernières années, passant de 26 en 2019 à seulement 7 en 2023 selon les données du MICA Center. Mais la menace est toujours là, comme en témoigne la recrudescence des enlèvements en mer avec 18 personnes kidnappées en 2023 contre 2 l’année précédente.
Objectif : éradiquer durablement la piraterie
Pour les autorités équato-guinéennes, il est donc urgent d’agir en renforçant les moyens de surveillance et d’action en mer afin de dissuader et de neutraliser les pirates. L’acquisition d’équipements modernes auprès de partenaires fiables comme la Russie et la Chine s’inscrit dans cette stratégie de long terme visant à sécuriser durablement les eaux territoriales et les intérêts maritimes du pays.
Si les contours exacts du futur système de défense anti-piraterie de la Guinée équatoriale restent encore à définir, une chose est sûre : Malabo est résolu à se donner les moyens de ses ambitions pour éradiquer cette menace qui pèse sur son économie et la stabilité régionale. Un signal fort envoyé aux pirates, mais aussi aux partenaires et investisseurs étrangers pour les rassurer sur la détermination du pays à garantir la sécurité de cet espace maritime vital.
Reste à savoir si cette montée en puissance technologique sera suffisante face à des pirates qui font aussi preuve d’une redoutable capacité d’adaptation. La réponse dans les mois et années à venir, mais une chose est sûre : dans le golfe de Guinée, la lutte contre la piraterie maritime est plus que jamais une priorité absolue qui mobilise États, armées et entreprises dans une course à l’innovation et à l’efficacité.