Alors que l’élection présidentielle de 2027 se profile à l’horizon, une véritable tempête secoue le parti Les Républicains. Deux poids lourds de la droite, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, viennent de se déclarer candidats pour prendre la tête du parti, lançant ainsi une bataille interne qui s’annonce d’ores et déjà acharnée.
Un duel au sommet pour l’avenir de la droite
Après des années de traversée du désert et de défaites électorales cuisantes, Les Républicains espèrent bien renaître de leurs cendres à l’occasion de la présidentielle 2027. Mais avant de pouvoir conquérir l’Élysée, le parti doit d’abord choisir celui qui portera ses couleurs lors de ce scrutin crucial.
C’est dans ce contexte que Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau ont décidé de se lancer dans la course. Deux personnalités fortes, deux visions différentes pour l’avenir de la droite. Le premier, ancien président du parti, mise sur une ligne clairement ancrée à droite pour reconquérir l’électorat traditionnel. Le second, actuel président du groupe LR au Sénat, défend une stratégie plus centriste pour élargir la base.
Wauquiez, le porte-drapeau de la droite décomplexée
Laurent Wauquiez n’a jamais caché son ambition de revenir sur le devant de la scène. Après avoir dirigé le parti de 2017 à 2019, il avait dû jeter l’éponge suite à la débâcle des européennes. Mais l’ancien ministre n’a pas dit son dernier mot. En se portant candidat, il entend bien imposer sa ligne et faire triompher les valeurs de la droite.
Je veux porter un projet de droite fort, clair, qui ne s’excuse pas d’être de droite.
Laurent Wauquiez
Son programme met l’accent sur les fondamentaux de son camp : autorité, identité, libéralisme économique. Wauquiez veut restaurer la souveraineté de la France, durcir la politique migratoire, baisser massivement les impôts. Un positionnement qui séduit la base militante mais suscite des réserves chez certains cadres du parti.
Retailleau, l’homme du rassemblement
Face à Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau fait figure d’outsider. Moins connu du grand public, le sénateur de Vendée jouit néanmoins d’une solide réputation au sein des Républicains. Habile négociateur, il a su rassembler autour de lui un large pan de la droite modérée et libérale.
Ma candidature est celle du rassemblement, pour reconstruire une droite de gouvernement capable de l’emporter en 2027.
Bruno Retailleau
Son projet se veut plus consensuel, en phase avec les attentes de l’électorat de centre-droit. Au menu : réforme des retraites, baisse ciblée des impôts, politique européenne volontariste. Retailleau entend aussi renouer avec la société civile en ouvrant le parti à de nouvelles personnalités issues du monde économique et associatif.
Qui pour défier Macron en 2027 ?
Au-delà de la ligne politique, c’est bien la capacité à s’imposer face à Emmanuel Macron qui sera au cœur de cette primaire. Les militants LR devront choisir celui qui leur semble le mieux armé pour porter la contradiction au président sortant, s’il décide de se représenter.
Un duel Wauquiez-Macron, ce serait l’affrontement de deux lignes clairement opposées, avec le risque d’une polarisation excessive du débat. Un face à face Retailleau-Macron permettrait de recentrer la campagne sur les enjeux économiques et sociaux, mais avec une moindre incarnation à droite.
Quelle place pour la nouvelle génération ?
Si Wauquiez et Retailleau concentrent aujourd’hui toute l’attention, d’autres prétendants pourraient venir bousculer la donne d’ici le congrès. Plusieurs jeunes députés et maires LR rêvent de porter le flambeau d’un renouvellement générationnel, à l’image d’Aurélien Pradié ou de Julien Aubert.
Reste aussi une inconnue de taille : la possibilité d’une candidature extérieure. Certains, à droite, regardent avec intérêt du côté d’Édouard Philippe, l’ex-Premier ministre d’Emmanuel Macron. Sa stature d’homme d’État et son positionnement central pourraient en faire un recours en cas d’enlisement de la primaire.
Les Républicains à la croisée des chemins
Quoi qu’il en soit, Les Républicains abordent une étape décisive de leur histoire. L’issue de cette primaire dira si le parti choisit le retour à ses fondamentaux ou l’ouverture vers de nouveaux horizons. Une chose est sûre : le vainqueur devra très vite rassembler pour éviter une nouvelle guerre fratricide.
Car c’est bien la survie de la droite républicaine qui est en jeu. Après des années de déchirements et de défaites, Les Républicains jouent leur va-tout. Faute d’un sursaut, le parti de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy pourrait voir son existence même menacée, pris en étau entre Emmanuel Macron et l’extrême droite.
La bataille Wauquiez-Retailleau n’est que le premier round d’un long combat pour redresser la droite. Un combat incertain, semé d’embûches, mais ô combien nécessaire pour la vitalité du débat démocratique français. Les Républicains ont trois ans pour retrouver leur âme et leur place. Le compte à rebours est lancé.
