Depuis maintenant 25 jours, le Canada est confronté à une grève massive touchant 55 000 postiers à travers le pays. Ce mouvement social, initié par le syndicat représentant les facteurs de Postes Canada le 15 novembre dernier, perturbe fortement l’acheminement de millions de colis à l’approche des fêtes de fin d’année. Malgré des négociations en cours, aucun accord n’a encore été trouvé entre la société d’État et les grévistes.
Des négociations au point mort
Si les discussions se poursuivent entre Postes Canada et le syndicat, force est de constater que les avancées sont minimes. Les positions des deux parties semblent difficilement conciliables à ce stade. Le gouvernement canadien, propriétaire de l’entreprise postale, est lui aussi sous pression pour mettre un terme rapide au conflit. Cependant, le ministre du Travail Steve MacKinnon a jusqu’à présent refusé d’intervenir directement, estimant que « les parties doivent faire le travail nécessaire pour parvenir à un accord ».
Des revendications salariales au cœur du conflit
Au centre des négociations, la question des augmentations de salaire cristallise les tensions. Le syndicat réclame des hausses de 24% sur 4 ans, tandis que Postes Canada traverse une passe financière difficile. La société a en effet perdu plus de 3 milliards de dollars canadiens depuis 2018, et accuse encore une perte de 315 millions au 3e trimestre 2024. Elle souhaite embaucher davantage en temps partiel pour assurer les livraisons 7j/7, ce que contestent les grévistes.
Répercussions majeures à l’approche de Noël
À quelques semaines de Noël, ce sont des millions de colis, mais aussi des cartes de vœux, des dons caritatifs ou encore des documents officiels comme des passeports qui se retrouvent bloqués. Les conséquences sont particulièrement lourdes pour les petits commerces, qui réalisent une part importante de leur chiffre d’affaires à cette période. Beaucoup se tournent, faute de mieux et à grands frais, vers des sociétés privées comme UPS ou FedEx pour assurer malgré tout les livraisons.
Cette grève a des répercussions considérables sur les communautés nordiques, rurales et éloignées, pour qui il n’existe pas d’alternatives à Postes Canada.
– La Chambre de commerce du Canada
Ottawa sous pression pour débloquer la situation
Face à l’enlisement du conflit et son impact croissant sur l’économie, les appels se multiplient pour que le gouvernement fédéral intervienne et impose un retour au travail. Mais jusqu’à présent, le Premier ministre Justin Trudeau s’est refusé à une telle extrémité, appelant les deux parties à intensifier les efforts pour trouver un compromis.
Reste à voir si la perspective de plusieurs millions de cadeaux de Noël non distribués fera bouger les lignes dans les prochains jours. Une chose est sûre, chaque jour qui passe aggrave les conséquences de ce conflit social. Des répercussions qui pourraient faire de l’ombre à la magie de Noël pour de nombreux Canadiens cette année.