Imaginez un pays entier transformé en fournaise. C’est le sort que subit actuellement la Grèce, où le mercure ne cesse de grimper depuis juin dernier. Juillet vient de s’achever sur un triste record : jamais les températures n’avaient été aussi élevées sur l’ensemble du territoire grec. Un phénomène d’une ampleur inédite qui soulève de nombreuses inquiétudes.
Juillet 2023, mois le plus chaud jamais enregistré en Grèce
Selon les données préliminaires de l’Observatoire national d’Athènes, la Grèce a vécu en juillet 2023 son mois le plus torride depuis le début des relevés météorologiques dans le pays. Les températures moyennes ont dépassé de 0,3°C le précédent record établi en juillet 2012. Pire encore, les trois mois de juillet les plus chauds des 80 dernières années ont tous été enregistrés ces quatre dernières années, preuve indéniable d’une accélération du réchauffement climatique.
Ce phénomène extrême fait suite à un mois de juin déjà caniculaire, caractérisé par des températures anormalement élevées sur de longues périodes et sur l’ensemble du pays. Une situation qui met à rude épreuve les 11 millions d’habitants de la Grèce, mais aussi les nombreux touristes venus profiter des charmes de ce pays méditerranéen.
L’Acropole d’Athènes fermée aux heures les plus chaudes
Face à cette canicule d’une intensité exceptionnelle, les autorités grecques ont dû prendre des mesures d’urgence. Parmi elles, la fermeture partielle du célèbre site archéologique de l’Acropole d’Athènes aux heures les plus brûlantes de la journée. Une décision rarissime mais indispensable pour préserver la santé des visiteurs et du personnel.
Sous cette chaleur de plomb, même les pierres millénaires semblent souffrir. C’est toute la magie de la Grèce antique qui vacille.
– Un guide touristique à l’Acropole
Une crise de l’eau aux multiples facettes
Au-delà de son impact sur le tourisme, cette vague de chaleur met en lumière une autre problématique majeure en Grèce : la raréfaction de l’eau. Le pays est confronté à de sévères pénuries, liées à la fois à la sécheresse provoquée par ces températures extrêmes, mais aussi à une gestion défaillante des ressources hydriques.
- De nombreuses îles grecques sont en situation de stress hydrique critique
- Les réserves d’eau s’amenuisent dangereusement dans la capitale Athènes
- L’agriculture, pilier de l’économie, souffre terriblement du manque d’eau
Cette crise de l’eau sans précédent fait craindre des répercussions durables sur l’ensemble de la société grecque. Des investissements massifs et une refonte totale de la politique de gestion de l’eau semblent plus que jamais nécessaires.
Le changement climatique, une menace pour l’Europe entière
Si la Grèce est particulièrement touchée, elle n’est pas la seule à suffoquer sous les assauts de la canicule. De nombreux pays européens sont également confrontés à des vagues de chaleur d’une intensité et d’une fréquence inédites. Un phénomène qui s’inscrit dans le contexte plus large du réchauffement climatique global.
Les scientifiques sont formels : les épisodes météorologiques extrêmes comme les canicules sont appelés à devenir plus fréquents, plus longs et plus intenses sous l’effet du changement climatique.
– Un climatologue grec
Face à ce constat alarmant, c’est toute l’Europe qui doit se mobiliser. Atténuer le réchauffement, s’adapter à ses conséquences déjà perceptibles, repenser nos modes de vie… Autant de défis titanesques qui attendent les Grecs comme l’ensemble des Européens dans les années à venir. La survie de notre modèle de société en dépend.