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La Grèce s’inquiète d’un retour au nom “Macédoine” par son voisin du nord

La Grèce s'alarme du retour à l'usage du nom "Macédoine" par son voisin, au mépris d'un accord durement négocié. Le Premier ministre Mitsotakis prévient que la question du nom n'est "pas négociable" et met en garde contre les conséquences pour l'intégration européenne de Skopje. Un nouveau feu couve-t-il dans les Balkans ?

C’est une ombre au tableau des relations apaisées que la Grèce pensait avoir établies avec son voisin du nord. Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a exprimé mardi à Washington ses « sérieuses préoccupations » quant à l’utilisation répétée du simple nom de « Macédoine » par la nouvelle présidente de la Macédoine du Nord, Gordana Siljanovska-Davkova, depuis son élection en mai dernier.

En effet, ce petit pays des Balkans avait accepté en 2019 d’ajouter la mention « du Nord » à son nom, dans le cadre d’un accord historique mettant fin à un long différend avec Athènes. La Grèce accusait Skopje d’usurper l’héritage de la région grecque de Macédoine, berceau d’Alexandre le Grand. En échange de ce changement de nom, la Grèce avait levé son veto à l’adhésion de son voisin à l’OTAN, effective depuis 2020, et à l’ouverture de négociations d’adhésion à l’Union européenne.

Un accord « non négociable » pour Athènes

Mais avec le retour au pouvoir des nationalistes à Skopje, cet équilibre durement négocié semble vaciller. Les références appuyées de la présidente Siljanovska-Davkova à la « Macédoine », sans la précision « du Nord », ont provoqué l’ire d’Athènes. Arrivé à Washington pour un sommet de l’OTAN, Kyriakos Mitsotakis a prévenu que la question du nom n’était « pas négociable » :

C’est un sujet que j’ai l’intention d’évoquer. Ce n’est pas constructif, cela n’aide pas la Macédoine du Nord dans son chemin vers l’Europe.

Kyriakos Mitsotakis, Premier ministre grec

Le dirigeant grec rappelle ainsi que l’accord de Prespa, du nom de la ville grecque où il a été signé en 2018, conditionnait le rapprochement euro-atlantique de Skopje à l’adoption du nom de « Macédoine du Nord ». Un compromis qui semblait avoir apaisé une querelle vieille de trois décennies, la Grèce ayant même accepté que la langue et la nationalité de son voisin soient désignées comme « macédoniennes ».

Les inquiétudes de la communauté internationale

Le revirement apparent de Skopje suscite également des remous au-delà des frontières grecques. L’Union européenne et les États-Unis, qui avaient salué l’accord de Prespa comme un modèle pour la résolution des conflits dans les Balkans, suivent la situation de près.

Des diplomates européens ont fait savoir en coulisses leur « préoccupation » et appelé le gouvernement de Macédoine du Nord à « respecter ses engagements ». L’enjeu est de taille, alors que l’UE espère stabiliser cette région fragmentée en y renforçant sa présence, face aux influences rivales de la Russie, de la Chine ou encore de la Turquie.

Skopje joue l’apaisement, pour l’instant

Mais la pression des nationalistes, alliés encombrants au Parlement, pourrait compliquer la donne. Déjà, certains réclament un référendum pour entériner le changement de nom. Un scénario qui replongerait la région dans la crise diplomatique.

La Grèce en position de force

Athènes, pour l’heure, se sait en position de force. Tant que la Macédoine du Nord n’aura pas été formellement invitée à rejoindre l’UE, la Grèce conserve un droit de veto de fait. Et Kyriakos Mitsotakis l’a redit : pas question d’ouvrir la porte aux « provocations ».

Un nouveau bras de fer se profile donc entre les deux voisins. Mais cette fois, c’est bien Athènes qui a la main. Les autorités de Skopje sont prévenues : toute velléité de revenir sur l’accord durement acquis se heurtera au veto grec. La balle est dans leur camp pour clarifier leurs intentions et apaiser les tensions. Faute de quoi, c’est l’avenir européen de la Macédoine du Nord qui pourrait être durablement compromis.

Côté macédonien, on tente de calmer le jeu. Le bureau de la Présidente a assuré que ses propos avaient été « sortis de leur contexte » et qu’il n’était pas question de remettre en cause l’accord avec la Grèce. Le gouvernement, mené par les sociaux-démocrates pourtant opposés à l’accord de Prespa lorsqu’ils étaient dans l’opposition, a lui aussi promis de le respecter.

Mais la pression des nationalistes, alliés encombrants au Parlement, pourrait compliquer la donne. Déjà, certains réclament un référendum pour entériner le changement de nom. Un scénario qui replongerait la région dans la crise diplomatique.

La Grèce en position de force

Athènes, pour l’heure, se sait en position de force. Tant que la Macédoine du Nord n’aura pas été formellement invitée à rejoindre l’UE, la Grèce conserve un droit de veto de fait. Et Kyriakos Mitsotakis l’a redit : pas question d’ouvrir la porte aux « provocations ».

Un nouveau bras de fer se profile donc entre les deux voisins. Mais cette fois, c’est bien Athènes qui a la main. Les autorités de Skopje sont prévenues : toute velléité de revenir sur l’accord durement acquis se heurtera au veto grec. La balle est dans leur camp pour clarifier leurs intentions et apaiser les tensions. Faute de quoi, c’est l’avenir européen de la Macédoine du Nord qui pourrait être durablement compromis.

Côté macédonien, on tente de calmer le jeu. Le bureau de la Présidente a assuré que ses propos avaient été « sortis de leur contexte » et qu’il n’était pas question de remettre en cause l’accord avec la Grèce. Le gouvernement, mené par les sociaux-démocrates pourtant opposés à l’accord de Prespa lorsqu’ils étaient dans l’opposition, a lui aussi promis de le respecter.

Mais la pression des nationalistes, alliés encombrants au Parlement, pourrait compliquer la donne. Déjà, certains réclament un référendum pour entériner le changement de nom. Un scénario qui replongerait la région dans la crise diplomatique.

La Grèce en position de force

Athènes, pour l’heure, se sait en position de force. Tant que la Macédoine du Nord n’aura pas été formellement invitée à rejoindre l’UE, la Grèce conserve un droit de veto de fait. Et Kyriakos Mitsotakis l’a redit : pas question d’ouvrir la porte aux « provocations ».

Un nouveau bras de fer se profile donc entre les deux voisins. Mais cette fois, c’est bien Athènes qui a la main. Les autorités de Skopje sont prévenues : toute velléité de revenir sur l’accord durement acquis se heurtera au veto grec. La balle est dans leur camp pour clarifier leurs intentions et apaiser les tensions. Faute de quoi, c’est l’avenir européen de la Macédoine du Nord qui pourrait être durablement compromis.

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