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La gauche italienne unie rafle deux régions clés

Stupeur en Italie ! Contre toute attente, la gauche fait coup double aux régionales, raflant l'Emilie-Romagne et l'Ombrie. Un camouflet pour Giorgia Meloni qui appelle la droite à rester "les pieds sur terre". La recette du succès selon le Parti démocrate : l'union des forces progressistes. Et maintenant ?

C’est un véritable séisme politique qui vient de frapper l’Italie. À la surprise générale, la gauche unie a réussi un doublé historique lors d’élections régionales partielles ce week-end, conservant l’Emilie-Romagne et reprenant l’Ombrie, deux fiefs « rouges » du centre de la Botte. Un résultat qui redonne espoir et vigueur aux forces progressistes transalpines, tout en assenant un sérieux revers au gouvernement de Giorgia Meloni.

La recette gagnante : faire front commun

Le secret de cette double victoire ? L’union. Alors que la droite et l’extrême droite dominent près des 2/3 des régions italiennes, la gauche a décidé cette fois de faire cause commune en présentant des listes unitaires. Un choix payant, avec en Emilie-Romagne un triomphe sans appel : 56% des voix et 16 points d’avance ! Idem en Ombrie, où la coalition progessiste déloge la droite avec 51% des suffrages.

Pour Elly Schlein, patronne du Parti démocrate (PD), cette stratégie d’alliance trace la voie à suivre pour l’opposition :

C’est une victoire plurielle et collective à laquelle ont participé toutes les forces de progrès. Elle nous indique le chemin pour construire l’alternative aux droites.

Meloni « déçue » mais « optimiste »

Côté governo, c’est la douche froide. Giorgia Meloni, en déplacement à Rio pour le G20, ne cache pas sa « déception« . Sa candidate, pourtant sous-secrétaire d’État à l’Éducation nationale, n’a pas fait le poids en Émilie-Romagne. Pire, l’Ombrie, ce « poumon vert de l’Italie« , est la deuxième région arrachée par la gauche depuis son arrivée au pouvoir fin 2022.

Mais la Première ministre veut positiver et rappelle que la droite a tout de même triomphé dans 11 des 14 dernières consultations régionales, signe que les citoyens « approuvent » globalement son action. Philosophe, elle lâche même :

De temps en temps, ne pas gagner peut aider à garder les pieds sur terre.

L’abstention, grande gagnante ?

Derrière ces résultats, une réalité plus préoccupante pointe le bout de son nez : la démobilisation des électeurs. Dans les deux régions, l’abstention a en effet atteint des records vertigineux, frôlant les 50%. Un italien sur deux a ainsi boudé les urnes. De quoi relativiser la portée du succès de la gauche et interroger plus largement le rapport des transalpins à la vie démocratique.

Et maintenant ?

Si la droite garde une large majorité territoriale (13 régions contre 6), ce coup d’arrêt sonne comme un avertissement pour le gouvernement Meloni. À l’inverse, la gauche, revigorée par ce doublé inattendu, semble avoir trouvé avec la stratégie d’union large son meilleur antidote.

Dans un pays profondément divisé, où les coalitions se font et se défont au gré des scrutins, cette soirée électorale rebat donc quelque peu les cartes. Preuve que même en politique, l’union peut faire la force. Et si c’était ça la clé pour relever les défis transalpins ? L’avenir le dira.

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