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La France Vit Au-Dessus De Ses Moyens: Le Bilan Critique De Macron

Dépenses records, promesses non tenues, iniquité générationnelle... L'économiste Jean-Marc Daniel dresse un bilan au vitriol de la politique économique d'Emmanuel Macron et d'une France qui vit plus que jamais au-dessus de ses moyens. Le réveil sera dur.

Plus que jamais, la France d’Emmanuel Macron vit au-dessus de ses moyens. C’est le constat sans appel dressé par l’économiste Jean-Marc Daniel, professeur à l’ESCP, dans une analyse au vitriol de la politique économique menée par le président depuis son arrivée à l’Élysée en 2017. Retour sur des promesses non tenues et un pays qui accumule les déficits.

Un niveau de dépenses publiques record

Déjà en août 2015, le jeune ministre de l’Économie Emmanuel Macron tirait la sonnette d’alarme lors de l’université d’été du Medef :

Lorsqu’on a 57 % de dépense publique rapportée au PIB, ça n’est plus possible. Ça n’est plus possible… parce que c’est reporter le problème sur les générations à venir, c’est créer une iniquité intergénérationnelle nouvelle !

Emmanuel Macron, août 2015

Pourtant, force est de constater que la tendance ne s’est pas inversée depuis son élection. Bien au contraire. Selon l’Insee, les dépenses publiques ont atteint un niveau record de près de 60 % du PIB en 2021, soit 8 points de plus que la moyenne de la zone euro. Un dérapage budgétaire sans précédent.

Des promesses économiques non tenues

Durant sa campagne, Emmanuel Macron avait pourtant promis de :

  • Ramener les dépenses publiques à 50 % du PIB d’ici 2022
  • S’attaquer aux rentes et aux privilèges
  • Remettre la France au travail

Des engagements ambitieux qui sont restés lettre morte. Car dans les faits, l’exécutif n’a cessé de lâcher du lest, cédant à la pression de la rue à coup de milliards : abandon de la taxe carbone face aux Gilets Jaunes, renoncement à la réforme des retraites, « quoi qu’il en coûte » face à la crise sanitaire…

Le déficit budgétaire se creuse

Résultat : le déficit public a explosé pour atteindre 6,5 % du PIB en 2023, bien loin de la prévision initiale. Un trou béant dans les comptes publics qui va alourdir encore une dette qui culmine désormais à près de 120 % du PIB. Un niveau inédit qui place la France parmi les plus mauvais élèves européens.

Pour l’économiste Jean-Marc Daniel, ce dérapage budgétaire signe l’échec de la politique économique :

Le pays est à bout de souffle. Le gouvernement continue à signer des chèques sans se soucier de savoir comment on les remboursera. On reporte la facture aux générations futures.

Jean-Marc Daniel, économiste

Un modèle social à bout de souffle

Pour l’économiste, ce laxisme budgétaire est le symptôme d’un modèle social français à bout de souffle, incapable de se réformer. La preuve par l’exemple avec la réforme avortée des retraites :

Malgré un système de retraite parmi les plus généreux au monde et un âge de départ bien inférieur à la plupart des pays européens, toute tentative de le réformer se heurte à une levée de boucliers immédiate. « La France refuse de regarder la réalité en face et de se mettre au niveau des autres pays », déplore-t-il.

L’attractivité économique en berne

Ces dérapages budgétaires pénalisent également lourdement l’attractivité et la compétitivité de l’économie française. Dans un contexte de concurrence fiscale exacerbée, la France peine à attirer les investisseurs et les grands groupes internationaux, effrayés par le niveau des prélèvements.

Le taux de prélèvements obligatoires a ainsi atteint 45 % en 2022, soit le niveau le plus élevé des pays de l’OCDE. Une pression fiscale record qui freine l’activité et nuit à l’emploi. La France compte désormais près de 3,3 millions de chômeurs malgré la reprise, un triste record en Europe.

Un réveil douloureux

Pour Jean-Marc Daniel, le réveil risque d’être douloureux pour les Français qui ont vécu trop longtemps au-dessus de leurs moyens. Avec une croissance atone, une dette abyssale et des marges de manœuvre réduites, l’exécutif pourrait être contraint à un sévère tour de vis : hausse d’impôts, coupes dans les dépenses publiques, recul des acquis sociaux…

On a trop longtemps repoussé les réformes structurelles. On va devoir payer l’addition et ça risque de faire mal.

Jean-Marc Daniel, économiste

Un constat amer pour celui qui espérait voir émerger un « nouveau monde » en 2017. Force est de constater que malgré les promesses, les vieilles recettes ont la vie dure. Et que la France d’Emmanuel Macron continue plus que jamais à vivre au-dessus de ses moyens, quitte à hypothéquer l’avenir des jeunes générations. Un pari plus que jamais risqué.

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