Dans les couloirs feutrés de Bruxelles, malgré les apparences sereines, une certaine fébrilité règne autour des questions budgétaires. La France, pourtant pointée du doigt pour son budget 2025, semble étonnamment épargnée par les remontrances européennes. Alors, satisfecit ou poudre aux yeux ?
Un satisfecit surprenant pour Paris
Lundi dernier, lors de la réunion de l’Eurogroupe à Bruxelles, la Commission européenne a présenté ses préconisations sur les projets budgétaires des États membres. Verdict ? Huit pays, dont la France, ont été jugés « en ligne » avec les recommandations pour 2025. Une décision qui en a surpris plus d’un, alors que Paris est régulièrement pointé du doigt pour ses finances publiques.
Officiellement, les nouvelles procédures budgétaires européennes suivent paisiblement leur cours.
Un diplomate européen
Des inquiétudes en coulisses
Mais derrière cette apparente sérénité, l’inquiétude pointe. Selon des sources proches du dossier, la fragilité politique actuelle de la France et de l’Allemagne, les deux poids lourds de la zone euro, suscite des craintes parmi les ministres européens. Paris comme Berlin font face à des oppositions internes qui compliquent la donne.
Des critères plus flexibles ?
Certains observateurs s’interrogent sur un possible assouplissement des critères d’évaluation budgétaire, pour éviter de braquer des gouvernements déjà sous pression. La Commission européenne a-t-elle voulu ménager Paris en ces temps troublés ? Difficile à dire. Mais ce satisfecit surprenant suscite des questionnements.
L’ombre du Brexit
Il faut dire que le Brexit est passé par là, fragilisant la cohésion européenne. Bruxelles se montre sans doute plus prudente, soucieuse de ne pas ouvrir de nouveaux fronts. Le budget français a beau susciter des réserves, mieux vaut éviter de jeter de l’huile sur le feu, semble penser la Commission.
Un équilibre délicat
Pour autant, certains États membres jugés moins « vertueux » pourraient crier à l’injustice. La Commission marche sur des œufs, entre fermeté budgétaire et nécessité politique. Un équilibre délicat, qui sera sans doute de nouveau mis à l’épreuve dans les mois à venir.
La Commission européenne semble prise entre le marteau de la rigueur budgétaire et l’enclume de la stabilité politique.
Un expert des questions européennes
En attendant, la France savoure ce satisfecit inattendu. Mais nul doute que les négociations en coulisses restent tendues. Car derrière les sourires de façade, chacun a conscience des défis budgétaires à relever. La partie est loin d’être gagnée.