Une initiative inédite du Maroc visant à rapatrier ses mineurs migrants non accompagnés présents sur le sol français vient de se heurter à l’opposition d’associations et à une décision de justice. Cette tentative avortée de retour au pays pour ces jeunes en situation précaire soulève de nombreuses interrogations sur leur prise en charge et leur avenir.
Le Maroc déploie des moyens pour récupérer ses mineurs
Face au nombre croissant de ses ressortissants mineurs isolés en France, estimés à plusieurs milliers, le Maroc a décidé d’agir. Une délégation composée de magistrats et d’assistantes sociales a ainsi été dépêchée dans l’Hexagone avec pour mission de les identifier et d’organiser leur retour.
Une démarche volontariste et inédite de la part du royaume chérifien qui entend assumer sa part de responsabilité dans la problématique des mineurs non accompagnés et trouver des solutions concrètes pour ces jeunes en errance.
Des associations s’opposent au rapatriement
Mais cette initiative marocaine n’a pas été du goût de tous en France. Des associations de défense des droits des migrants se sont immédiatement mobilisées pour s’y opposer, arguant que le retour de ces mineurs dans leur pays d’origine contre leur gré constituerait une atteinte à leurs droits fondamentaux.
On ne peut pas renvoyer ces jeunes comme des paquets au Maroc sans prendre en compte leur parole et leur intérêt supérieur.
Une responsable associative
Pour ces structures, la priorité doit être donnée à l’accompagnement et à l’insertion de ces mineurs en France, plutôt qu’à leur expulsion, afin de leur offrir de meilleures perspectives d’avenir. Elles plaident pour une approche plus protectrice et bienveillante.
La justice donne raison aux associations
Saisie en urgence, la justice française a finalement tranché en faveur des associations. Dans une décision très attendue, un juge a en effet suspendu le processus de rapatriement initié par le Maroc, considérant que les garanties apportées sur les conditions d’accueil et de prise en charge des mineurs à leur retour n’étaient pas suffisantes.
Un revers pour les autorités marocaines qui se voient contraintes de revoir leur copie et de renforcer leur dispositif avant d’espérer pouvoir rapatrier leurs jeunes ressortissants. Mais aussi une victoire pour les associations qui se félicitent de cette décision protectrice des droits de l’enfant.
Le juge a privilégié l’intérêt supérieur de ces mineurs vulnérables en refusant un retour précipité et non préparé dans leur pays. C’est une très bonne nouvelle.
Un responsable associatif
De nombreuses questions en suspens
Au-delà du cas particulier de ces mineurs marocains, cette affaire met en lumière la grande complexité de la prise en charge des mineurs non accompagnés étrangers en France. Entre volonté de protection et tentation du rejet, les pouvoirs publics peinent à trouver le bon équilibre.
Elle interroge aussi sur les responsabilités partagées des pays d’origine et d’accueil de ces jeunes migrants. Si la France a indéniablement un devoir de protection envers eux, les pays dont ils sont originaires ne peuvent se défausser totalement de leur sort. Des coopérations renforcées semblent plus que jamais nécessaires.
Enfin, se pose la question essentielle de l’avenir de ces milliers de mineurs isolés présents sur le territoire français. Beaucoup approchent de la majorité sans réelles perspectives. Faute d’un accompagnement adapté, ils risquent de basculer dans la précarité et l’errance. Un immense gâchis humain.
L’épisode du rapatriement avorté des mineurs marocains aura eu le mérite de braquer les projecteurs sur cet enjeu majeur. Espérons qu’il poussera les autorités françaises et des pays d’origine à se pencher sérieusement sur le sort de cette jeunesse sacrifiée et à imaginer des solutions dignes et durables. Il y a urgence.
De nombreuses questions en suspens
Au-delà du cas particulier de ces mineurs marocains, cette affaire met en lumière la grande complexité de la prise en charge des mineurs non accompagnés étrangers en France. Entre volonté de protection et tentation du rejet, les pouvoirs publics peinent à trouver le bon équilibre.
Elle interroge aussi sur les responsabilités partagées des pays d’origine et d’accueil de ces jeunes migrants. Si la France a indéniablement un devoir de protection envers eux, les pays dont ils sont originaires ne peuvent se défausser totalement de leur sort. Des coopérations renforcées semblent plus que jamais nécessaires.
Enfin, se pose la question essentielle de l’avenir de ces milliers de mineurs isolés présents sur le territoire français. Beaucoup approchent de la majorité sans réelles perspectives. Faute d’un accompagnement adapté, ils risquent de basculer dans la précarité et l’errance. Un immense gâchis humain.
L’épisode du rapatriement avorté des mineurs marocains aura eu le mérite de braquer les projecteurs sur cet enjeu majeur. Espérons qu’il poussera les autorités françaises et des pays d’origine à se pencher sérieusement sur le sort de cette jeunesse sacrifiée et à imaginer des solutions dignes et durables. Il y a urgence.