La dissolution de l’Assemblée nationale annoncée par le président Emmanuel Macron ce dimanche 11 juin n’est pas sans conséquences pour l’économie française. L’agence de notation financière Moody’s a en effet alerté dès le lendemain sur un risque accru pesant sur la note de la France, actuellement établie à Aa2 avec une perspective stable.
Une instabilité politique source d’inquiétudes
Moody’s souligne qu’au vu du paysage politique morcelé, le parti vainqueur des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet aura du mal à obtenir une majorité absolue à l’Assemblée. Un parlement divisé pourrait ainsi compliquer l’adoption de réformes et accroître le risque de motions de censure lors de la prochaine législature.
Une telle instabilité engendre un risque de crédit
Moody’s
Des finances publiques fragiles
L’agence estime de plus que la trajectoire de réduction du déficit public français, bien que révisée à la hausse par le gouvernement, pourrait ne pas être tenue. La France présente en effet le taux d’endettement le plus élevé des pays notés dans la même catégorie.
Moody’s table ainsi sur une hausse progressive de la dette publique de 110,6% du PIB en 2023 à près de 115% en 2027, alors que l’exécutif prévoit une quasi-stabilité. Une détérioration de la soutenabilité de la dette française est donc anticipée.
Un risque de dégradation de la note
Si la capacité d’endettement de la France se détériorait nettement plus que celle de ses pairs, ou si l’engagement de consolidation budgétaire faiblissait, une pression à la baisse s’exercerait sur la note française, actuellement supérieure d’un cran à celles de Fitch et S&P.
Cette mise en garde de Moody’s souligne la nécessité pour le prochain gouvernement de donner des gages de maîtrise des comptes publics, sous peine de voir les conditions de financement de la France se dégrader sur les marchés. Un défi de taille vu le contexte politique incertain.