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La France Face au Défi de la Réduction des Effectifs de Fonctionnaires

La France compte plus de 5,6 millions de fonctionnaires et peine à réduire ses effectifs malgré les promesses. Quelles sont les raisons de cet échec ? Le gouvernement saura-t-il relever le défi ?

Alors que la France croule sous le poids de sa dette publique, la question du nombre de fonctionnaires revient sur le devant de la scène. Malgré les promesses répétées des gouvernements successifs, l’effectif global ne cesse de croître, mettant en péril les finances de l’État. Comment expliquer cette incapacité à inverser la tendance ? Quelles solutions s’offrent au nouveau gouvernement pour relever ce défi ?

Une fonction publique en constante augmentation

Selon les chiffres officiels, la France comptait en 2023 pas moins de 5,67 millions d’agents publics, répartis entre les trois versants de la fonction publique :

  • La fonction publique d’État : 2,52 millions d’agents
  • La fonction publique territoriale : 1,94 million d’agents
  • La fonction publique hospitalière : 1,21 million d’agents

Entre 1997 et 2022, les effectifs ont bondi de 23%, une hausse bien supérieure à celle de la population active (+18%) et de la population française (+14%). Un constat qui place l’Hexagone au 7e rang des pays de l’OCDE en termes de poids de l’emploi public.

Des créations de postes mal maîtrisées

Comment expliquer une telle inflation ? Plusieurs facteurs entrent en jeu. D’abord, la tendance naturelle des administrations à créer de nouvelles missions et de nouvelles règles, synonymes de besoins supplémentaires en personnel. Ensuite, le poids du clientélisme local, qui pousse les élus à embaucher pour s’attirer les faveurs des électeurs.

Au niveau local, on achète des voix pour sa prochaine réélection.

Un député anonyme

Enfin, le manque de volonté politique pour s’attaquer frontalement au problème, par peur de s’attirer les foudres des syndicats et d’une partie de l’opinion. Résultat : les créations de postes se poursuivent, sans lien évident avec l’amélioration du service rendu aux usagers.

L’impact de la digitalisation en question

Autre paradoxe : alors que la digitalisation des services publics s’accélère, avec une participation active des usagers qui effectuent de plus en plus de démarches en ligne, les effectifs ne diminuent pas en conséquence. Théoriquement, l’automatisation des tâches devrait permettre des gains de productivité et une baisse des besoins en personnel. Mais ce n’est pas ce qu’on observe dans les faits. Comme si l’administration créait de nouvelles strates sans jamais supprimer les anciennes…

Le gouvernement face à ses responsabilités

Face à ce constat alarmant, le nouveau gouvernement dirigé par Michel Barnier a décidé de passer à l’offensive. Parmi les pistes évoquées pour réduire la voilure : la fusion de certains services, le non-remplacement systématique des départs à la retraite, ou encore un coup de rabot sur les effectifs de la fonction publique territoriale.

Ces mesures permettraient de gagner quelques points de PIB et de récupérer une partie des 40 milliards d’économies dont le pays a désespérément besoin pour boucler son prochain budget.

Michel Barnier, Premier ministre

Mais le chemin sera long et semé d’embûches. Car s’attaquer au mammouth de la fonction publique, c’est s’exposer à une levée de boucliers des syndicats et à un risque d’impopularité. Reste à savoir si le gouvernement aura le courage d’aller au bout de ses intentions. Les prochains mois s’annoncent décisifs pour l’avenir des finances publiques françaises.

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