Les relations entre la France et l’Arabie Saoudite pourraient bientôt prendre un nouveau tournant. Lors de sa visite à Ryad ce mardi, le président français Emmanuel Macron a révélé que les deux pays avaient la « volonté d’avancer » vers la conclusion d’un contrat de vente d’avions de chasse Rafale à la monarchie du Golfe. Une annonce qui marque un « changement majeur » dans leur relation bilatérale.
Des progrès « très clairs » dans la coopération défense
S’exprimant devant des journalistes français, Emmanuel Macron s’est montré optimiste quant à l’avenir des liens entre Paris et Ryad en matière de défense. « On a très clairement amélioré les choses, avec la volonté d’avancer sur les Rafale », a-t-il souligné. Une déclaration qui témoigne de l’importance stratégique de ce potentiel contrat pour les deux parties.
Bien qu’aucune annonce officielle n’était attendue durant cette visite, l’Élysée espérait au moins obtenir une volonté saoudienne d' »emporter une décision » en faveur de l’achat des Rafale. Un premier pas crucial qui consoliderait la position de la France comme fournisseur privilégié de l’Arabie Saoudite en matière d’équipements militaires.
Le Rafale, un avion de plus en plus prisé à l’international
Le Rafale, fleuron de l’industrie aéronautique française, continue de séduire de nombreux pays à travers le monde. Près d’une dizaine de nations ont déjà fait l’acquisition de cet avion de chasse polyvalent ou ont signé des accords en ce sens, parmi lesquelles :
- L’Égypte
- Le Qatar
- L’Inde
- La Grèce
- L’Indonésie
- Les Émirats Arabes Unis
- La Croatie
- La Serbie
L’Arabie Saoudite pourrait donc bientôt rejoindre ce club select et renforcer ainsi ses capacités militaires face aux défis sécuritaires régionaux.
Une coopération qui s’étend au-delà des Rafale
Au-delà de la vente potentielle des Rafale, Emmanuel Macron a également évoqué des avancées dans d’autres domaines de coopération défense entre les deux pays. « On a avancé sur tout ce qui est naval, défense aérienne, satellites », a-t-il précisé, ajoutant que des « contrats qui étaient attendus » avaient été signés, sans toutefois donner plus de détails.
Ces développements interviennent quelques mois après la décision de l’Allemagne de débloquer une pré-commande géante de 48 Eurofighter Typhoon par l’Arabie Saoudite, sur laquelle Berlin maintenait son veto depuis l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018. Un changement de cap qui pourrait avoir influencé la position saoudienne vis-à-vis de la France.
L’Arabie Saoudite, un acteur clé dans les conflits régionaux
Puissance régionale majeure, l’Arabie Saoudite est engagée militairement sur plusieurs fronts, notamment au Yémen où elle dirige depuis 2015 une coalition en soutien au gouvernement face aux rebelles Houthis soutenus par l’Iran. Un conflit meurtrier qui a plongé le pays dans l’une des pires crises humanitaires au monde, malgré une trêve négociée sous l’égide de l’ONU en avril 2022.
Des ONG et experts onusiens ont accusé toutes les parties au conflit de crimes de guerre, soulignant l’urgence de parvenir à une solution politique durable. Dans ce contexte, la vente d’armes à l’Arabie Saoudite reste un sujet sensible, la France étant régulièrement critiquée pour son rôle de fournisseur.
Un partenariat stratégique à consolider
Malgré ces controverses, Paris et Ryad semblent déterminés à renforcer leur partenariat stratégique. La vente des Rafale, si elle se concrétise, constituera indéniablement une étape majeure dans ce processus. Elle permettrait à la France de conforter sa position sur le lucratif marché des armements au Moyen-Orient, tout en offrant à l’Arabie Saoudite des capacités militaires accrues pour faire face aux menaces régionales.
Reste à savoir si cet accord potentiel s’accompagnera d’avancées sur d’autres dossiers, notamment en matière de droits humains et de résolution des conflits. Car au-delà des intérêts économiques et géostratégiques, c’est bien la stabilité et la paix dans la région qui sont en jeu. Un défi de taille qui nécessitera l’engagement sincère de toutes les parties prenantes.