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La France doit protéger les Kurdes de Syrie, selon Hollande et Raffarin

Les Kurdes de Syrie sont menacés suite à la chute du régime Assad. Hollande et Raffarin appellent la France à agir pour les protéger, mais quelles mesures concrètes peuvent être prises ? La situation est complexe et les enjeux cruciaux pour la stabilité de la région...

La chute du régime de Bachar el-Assad en Syrie soulève de nombreuses inquiétudes quant au sort des Kurdes, alliés historiques de la France dans la lutte contre l’État islamique. Selon une tribune publiée par François Hollande et Jean-Pierre Raffarin, « la France a le devoir de protéger les Kurdes de Syrie » face aux menaces qui pèsent sur eux.

Les Kurdes, cibles prioritaires des nouveaux dirigeants syriens ?

Si le renversement de la dictature syrienne fait naître des espoirs de liberté, l’avenir des Kurdes apparaît très incertain. Opposants de longue date au régime Assad, ils craignent de subir des représailles de la part des nouveaux dirigeants, dont certains seraient proches de la Turquie.

D’après des sources proches du dossier, les Kurdes seraient considérés comme une cible prioritaire par une partie du nouveau gouvernement syrien. Leur région autonome au nord-est du pays, qui échappe encore largement au contrôle de Damas, pourrait faire l’objet d’une intervention militaire turque avec l’aval des nouvelles autorités.

Les Kurdes, précieux alliés contre l’État islamique

Pourtant, les Kurdes ont joué un rôle décisif dans la guerre contre l’EI, aux côtés de la coalition internationale menée par les États-Unis et la France. Au prix de lourdes pertes, ils ont combattu héroïquement les djihadistes et repris de vastes territoires.

Les Kurdes ont été nos alliés, loyaux, déterminants jusqu’au sacrifice dans notre guerre contre l’état islamique ce qui leur a coûté plus de 12.000 morts et 30.000 blessés.

François Hollande et Jean-Pierre Raffarin

Au-delà de leur engagement contre le terrorisme, les forces kurdes assurent aujourd’hui la garde de milliers de djihadistes et de leurs familles, dans des camps de prisonniers. Leur fuite serait une catastrophe pour la sécurité de la région et de l’Europe.

Une responsabilité historique et morale pour la France

Face à cette situation préoccupante, la France ne peut rester les bras croisés selon les deux anciens responsables politiques. Elle a une dette envers ce peuple qui s’est battu à ses côtés et une responsabilité dans la stabilité de la région.

La France a le devoir de protéger les Kurdes de Syrie.

François Hollande et Jean-Pierre Raffarin

Ils proposent plusieurs pistes d’action :

  • Renforcer la présence militaire française au Kurdistan syrien pour dissuader une offensive turque
  • Envoyer une aide humanitaire d’urgence aux populations kurdes menacées
  • Proposer une résolution à l’ONU pour créer une mission d’observation à la frontière turco-syrienne
  • Soutenir financièrement les Kurdes pour sécuriser les camps de prisonniers djihadistes

Ces démarches permettraient selon eux de réaffirmer le soutien de la France à ses alliés kurdes et de prévenir de nouveaux drames dans une Syrie déjà dévastée par des années de guerre.

Les autres minorités syriennes également menacées

Au-delà de la question kurde, MM. Hollande et Raffarin s’inquiètent aussi du sort des minorités religieuses, notamment chrétiennes et alaouites. Si elles semblent pour l’instant rassurées par le discours d’ouverture des nouveaux dirigeants, la prudence reste de mise.

Ces communautés, notamment les chrétiens mais aussi les alaouites, pourraient se voir imposer un statut particulièrement sévère qui les conduirait à la fuite.

François Hollande et Jean-Pierre Raffarin

Une répression ou des exactions contre ces populations provoqueraient un nouveau drame humanitaire et un exode massif. La France doit rester vigilante sur le respect des droits des minorités par le nouveau régime syrien.

Éviter les erreurs du passé en Syrie

MM. Hollande et Raffarin mettent en garde contre la tentation occidentale d’accorder un « brevet de respectabilité » trop rapide aux nouveaux maîtres de Damas, sans garanties tangibles. Les exemples irakien, libyen ou afghane incitent à la plus grande prudence.

Forts de notre expérience, nous savons que le défaut de politique de prévention est le principal échec des politiques de maintien de la paix, partout dans le monde.

François Hollande et Jean-Pierre Raffarin

Si la France et ses alliés veulent éviter de répéter les erreurs du passé, ils doivent, selon eux, bâtir une véritable « politique de prévention » en Syrie. Cela passe par une vigilance de tous les instants et des actions concrètes pour protéger les populations menacées.

Un test pour la diplomatie française

La crise syrienne représente un défi majeur pour la diplomatie française. Après des années d’engagement militaire contre Daech, la France doit désormais déployer des trésors d’influence et de persuasion pour peser sur l’avenir du pays.

Le sort des Kurdes constitue à cet égard un test crucial. Partenaire fiable et allié loyal, ce peuple a payé le prix du sang pour défendre nos valeurs communes. L’abandonner aujourd’hui porterait un coup terrible à la crédibilité et à l’honneur de la France.

MM. Hollande et Raffarin lancent donc un appel solennel au gouvernement pour qu’il place la protection des Kurdes et des minorités au cœur de sa politique syrienne. Une exigence à la fois stratégique, morale et humanitaire.

Car au-delà des enjeux de sécurité et de stabilité régionale, c’est aussi l’image de la France comme puissance protectrice des opprimés qui est en jeu. Une image à défendre plus que jamais dans un Moyen-Orient en plein bouleversement.

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