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La France Confrontée À La Pression Des Agences De Notation Sur Sa Dette

La France retient son souffle. Ce soir, l'agence de notation Standard & Poor's livrera son verdict sur la dette française. Un cran de moins serait un très mauvais signal envoyé aux marchés, déjà fébriles sur fond d'incertitude budgétaire. Bercy s'efforce de rassurer mais...

En cette fin de semaine, tous les yeux sont rivés sur l’agence de notation financière Standard & Poor’s. Vers 22h ce vendredi, après la clôture de Wall Street, le verdict tombera : la France conservera-t-elle son précieux « AA » pour sa dette souveraine ou sera-t-elle rétrogradée d’un cran ? L’enjeu est crucial pour les finances publiques hexagonales, déjà sous haute tension.

Un contexte budgétaire incertain qui inquiète les marchés

C’est peu dire que Bercy retient son souffle. La semaine a été agitée sur les marchés obligataires, très attentifs aux signaux envoyés par les agences de notation. Et pour cause : la situation budgétaire française est plus incertaine que jamais, entre des déficits qui se creusent, une dette qui s’envole et des réformes qui tardent à se concrétiser. De quoi nourrir la nervosité des investisseurs.

La France n’est pas la Grèce (…). Elle a une économie, une situation d’emploi, d’activité, d’attractivité, une puissance économique et démographique qui est bien supérieure.

Antoine Armand, ministre de l’Économie et des Finances

Le jeune ministre de l’Économie, Antoine Armand, s’est voulu rassurant jeudi, martelant que « la France n’est pas la Grèce« . Mais il sait que la pression est forte. Le pays avait déjà perdu son « AAA » en 2012 en pleine crise de la zone euro. Depuis, sa note oscille entre « AA » et « AA- » selon les agences. Standard & Poor’s l’avait abaissée à « AA- » en mai dernier, perspectives stables. Une autre dégradation serait un signal négatif envoyé aux marchés.

Une décision lourde de conséquences

Si la France venait à perdre un autre cran, cela renchérirait le coût de son financement sur les marchés, alors même que les taux d’intérêt sont déjà tendus. Surtout, une telle décision jetterait une lumière crue sur la fragilité des comptes publics français et la difficulté du gouvernement à redresser la barre malgré ses promesses répétées.

Dans les milieux financiers, certains jugent inéluctable une dégradation à terme. Mais beaucoup espèrent que S&P laissera encore un peu de temps à la France, le temps que les réformes lancées ou annoncées (retraites, assurance chômage, dépenses publiques…) portent leurs fruits. Une perspective stable serait accueillie avec soulagement.

Les autres agences également scrutées

La décision de Standard & Poor’s sera scrutée de près, mais les autres grandes agences comme Moody’s et Fitch seront aussi très attendues dans les semaines à venir. Un front uni des agences contre la signature française constituerait un très mauvais signal. À l’inverse si S&P se montre clémente, une divergence d’appréciation avec ses consœurs serait une source d’incertitude sur les marchés.

Quoi qu’il en soit, le gouvernement sait qu’il joue gros et que les agences ne lui feront pas de cadeau. Il lui faut impérativement convaincre qu’il tient le cap du redressement des comptes publics malgré un contexte économique et social difficile. Un défi crucial pour la crédibilité de la France sur la scène financière internationale.

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