Avait-on jamais vu un Donald Trump aussi « confiant et optimiste », au point de s’autoproclamer « pacificateur et unificateur » des États-Unis ? Lors de son discours d’investiture en 2017, celui qui n’était alors qu’un révolutionnaire débutant s’était complu dans la description d’un sombre « carnage américain ». Mais en ce lundi 20 janvier 2025, c’est un tout autre tableau qu’il a dépeint.
La renaissance américaine, un fait accompli ?
Selon notre nouveau président, la renaissance de l’Amérique serait déjà acquise, du seul fait de son retour à la Maison Blanche. Une simple volée de décrets présidentiels suffirait ainsi à redresser le pays et à lui rendre sa grandeur passée. La force du verbe trumpien semble donc primer sur celle de l’action, comme si la rhétorique seule pouvait changer la réalité.
Prenons l’exemple de l’immigration clandestine. Grâce à son « état d’urgence national à la frontière sud », Donald Trump a assuré que « toutes les entrées illégales s’arrêteront immédiatement ». Une affirmation pour le moins audacieuse, qui laisse songeur quant à son application concrète sur le terrain.
Le retour de la puissance américaine
De même, par la seule grâce d’une décision présidentielle, les États-Unis redeviendraient instantanément « une puissance respectée dotée d’une armée sans rivale ». Finis les conflits en cours, terminée la participation aux guerres des autres. L’Amérique se draperait à nouveau dans sa fierté nationale, nageant dans un océan de pétrole.
Nous sommes une nation de pionniers et d’innovateurs qui iront bientôt sur Mars.
Donald Trump, 45e président des États-Unis
Une vision résolument optimiste
Tout au long de son allocution, le président fraîchement investi a martelé sa vision positive de l’avenir américain. Selon lui, le pays serait d’ores et déjà engagé sur la voie d’une prospérité retrouvée, porté par l’esprit d’innovation et de conquête qui a fait sa renommée.
- Relance de l’économie et création d’emplois
- Indépendance énergétique grâce au pétrole et au gaz de schiste
- Domination technologique et spatiale
Autant de promesses ambitieuses qui font écho aux grands discours fondateurs de la nation américaine. Mais derrière la puissance évocatrice des mots, on peut s’interroger sur les moyens concrets qui seront mis en œuvre pour les réaliser.
La tentation de l’hyperbole
Car c’est bien là que réside toute l’ambiguïté du style trumpien : une rhétorique flamboyante, souvent teintée d’exagération, qui peine parfois à se traduire dans les faits. Le recours fréquent à l’hyperbole, s’il galvanise les foules, tend aussi à déformer la réalité et à créer des attentes démesurées.
Certes, l’optimisme affiché par Donald Trump tranche avec le pessimisme ambiant et redonne espoir à une partie des Américains. Mais il faudra plus que des formules choc et des effets de manche pour transformer l’essai et incarner durablement cette « Renaissance américaine » promise.
Un pari risqué
Au final, le pari de Donald Trump est aussi osé que son personnage est clivant. Réussir son second mandat en s’appuyant essentiellement sur la force de sa parole et de ses convictions, voilà un défi à la mesure de son ego. Mais gare au décalage avec la réalité du terrain et aux désillusions qui pourraient en découler.
Car si les mots ont un pouvoir indéniable, ils ne suffisent pas toujours à changer le cours des choses. Surtout lorsqu’ils se heurtent aux complexités du réel et aux contraintes de l’exercice du pouvoir. La présidence Trump version 2.0 saura-t-elle éviter cet écueil ? Réponse dans les mois et années à venir.
