Chaque année, des millions de visiteurs se pressent autour du bassin de la fontaine de Trevi pour y jeter une pièce et faire un vœu, perpétuant une tradition rendue célèbre par le film « La Dolce Vita » de Fellini. Mais l’affluence record finissait par mettre en péril ce joyau baroque du XVIIIe siècle. Après plusieurs semaines d’un grand nettoyage, le monument rouvre ses portes avec de nouvelles règles pour mieux accueillir les flots de touristes.
Un ravalement de façade nécessaire
Noircie par la pollution et fragilisée par les infiltrations, la fontaine de Trevi avait grand besoin d’un lifting. Pendant trois mois, une équipe de restaurateurs s’est attelée à lui redonner tout son éclat. Au programme : élimination des mauvaises herbes et du calcaire, réparation des fissures, nettoyage des statues de marbre blanc représentant Neptune et les divinités marines.
C’est un travail minutieux qui nous a permis d’obtenir des résultats exceptionnels.
Claudio Parisi Presicce, responsable des Biens culturels à la mairie de Rome
Les équipes ont dû redoubler d’efforts pour boucler le chantier à temps, à l’approche du Jubilé de l’Église catholique qui débutera le 24 décembre 2024. Cet événement devrait drainer des millions de pèlerins supplémentaires dans la Ville éternelle.
400 visiteurs maximum à la fois
Autre mesure phare pour préserver le monument : la mise en place d’une jauge. Désormais, un maximum de 400 personnes pourra accéder simultanément au site. De quoi « permettre à tous de profiter au mieux de la fontaine, sans la foule ni la confusion », a souligné le maire de Rome Roberto Gualtieri lors de la cérémonie de réouverture.
La durée de cette phase test n’a pas été précisée, mais la mairie envisage déjà d’aller plus loin en instaurant à terme un ticket d’entrée payant. De quoi financer l’entretien de l’édifice, mais aussi réguler le flux.
Une manne financière et un symbole pour Rome
Car si la fontaine de Trevi est le site le plus visité de Rome, c’est aussi une source de revenus non négligeable. Les touristes y jettent chaque année environ 1,5 million d’euros en pièces, récupérées chaque semaine pour être reversées à l’organisation caritative Caritas.
Au-delà de cet aspect financier, la fontaine est un emblème de la capitale italienne, immortalisé au cinéma. Nul doute que les nouvelles mesures, si elles bousculent les habitudes, permettront à ce patrimoine exceptionnel de continuer à faire rêver les foules, dans de meilleures conditions.
Écrin somptueux, lieu de tournage mythique et source intarissable de légendes, la fontaine de Trevi incarne à elle seule la magie et la beauté de Rome.
Morale de l’histoire : il faudra désormais partager ce bijou de l’art baroque, vestige fastueux d’une époque révolue, avec davantage de parcimonie. Histoire de faire perdurer la magie, pour que chacun puisse à son tour tenter sa chance en jetant un sou dans le bassin, et espérer revenir un jour dans la Ville éternelle.