Des câbles sous-marins endommagés, des pétroliers russes suspects, des appels à de nouvelles sanctions européennes… La « flotte fantôme russe » fait des vagues en mer Baltique et inquiète sérieusement l’Allemagne, qui tire la sonnette d’alarme.
Une série d’incidents troublants
Depuis plusieurs mois, d’importants câbles sous-marins en mer Baltique sont régulièrement endommagés dans des circonstances étranges. Le dernier incident en date a eu lieu mercredi, avec la panne d’un câble entre la Finlande et l’Estonie. Selon une source européenne proche du dossier, les soupçons se portent sur une mystérieuse « flotte fantôme russe ».
D’après cette même source, les équipages de ces navires laisseraient délibérément trainer leurs ancres sur les fonds marins, endommageant ainsi les précieux câbles de télécommunications et d’électricité qui y sont enfouis. Un procédé qui n’aurait rien d’accidentel et relèverait clairement du sabotage, dénoncent les autorités européennes.
Une menace pour l’environnement et la sécurité
Pour la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock, il ne fait plus aucun doute que ces incidents à répétition sont le fait de la Russie. Elle condamne fermement les agissements de cette flotte russe qu’elle juge être « une menace majeure pour notre environnement et notre sécurité« .
Car au-delà des dégâts matériels causés aux infrastructures critiques, certains de ces navires transporteraient du pétrole russe sous embargo européen. Un trafic qui permettrait à Moscou de contourner les sanctions et de financer sa guerre en Ukraine, dénonce la cheffe de la diplomatie allemande.
Berlin pousse pour de nouvelles sanctions européennes
Face à cette situation alarmante, l’Allemagne appelle l’Union européenne à sévir contre la « flotte fantôme russe ». Annalena Baerbock plaide pour de nouvelles sanctions ciblées, comme le blacklistage d’une cinquantaine de pétroliers russes supplémentaires.
L’UE a déjà condamné « toute destruction délibérée des infrastructures essentielles de l’Europe » et annoncé préparer de nouvelles mesures punitives. Des discussions auraient également lieu entre partenaires de l’OTAN pour renforcer la protection de la mer Baltique face aux menaces hybrides.
Un pétrolier russe arraisonné en Finlande
Illustration parfaite des préoccupations européennes, un pétrolier parti d’un port russe a récemment été arraisonné par les autorités finlandaises. Le navire est soupçonné d’être impliqué dans la rupture du câble EstLink 2 reliant la Finlande à l’Estonie, survenue le jour de Noël. Un mois plus tôt, deux autres câbles de télécommunications avaient été sectionnés dans les eaux suédoises.
Il est plus que difficile de croire encore aux coïncidences. Il s’agit d’un signal d’alarme urgent pour nous tous.
Annalena Baerbock, ministre allemande des Affaires étrangères
Alors que les incidents se multiplient, l’Allemagne presse donc ses partenaires européens d’agir rapidement et fermement pour neutraliser la menace que représente la « flotte fantôme russe ». Reste à voir si l’UE parviendra à s’entendre sur de nouvelles sanctions, dans un contexte de guerre en Ukraine et de tensions avec Moscou.
Une chose est sûre, la sécurité et l’intégrité des infrastructures stratégiques européennes est un enjeu majeur. La mer Baltique est devenu un nouveau théâtre d’affrontement géopolitique où s’exerce la pression russe. L’Europe ne peut rester les bras croisés face à ce qu’elle considère comme des actes de sabotage délibérés. La réponse devra être à la hauteur du défi.
