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La Fin des Livraisons de Gaz Russe en Europe via l’Ukraine

La fin d'une époque : les livraisons de gaz russe via l'Ukraine cessent le 31 décembre 2024. L'Europe doit repenser son approvisionnement énergétique dans un contexte géopolitique tendu. Quelles conséquences pour le Vieux Continent ?

En ce 31 décembre 2024, l’Europe tourne une page de son histoire énergétique. Les livraisons de gaz russe transitant par l’Ukraine, qui avaient miraculeusement perduré malgré l’invasion russe de 2022, prennent définitivement fin. Un événement lourd de conséquences pour le Vieux Continent, qui doit repenser son approvisionnement en énergie dans un contexte géopolitique des plus tendus.

Un lien commercial historique rompu

Le contrat qui liait Gazprom, le géant gazier russe, à son homologue ukrainien Naftogaz n’a pas été renouvelé. Une décision prise il y a plus d’un an selon des sources proches du dossier, malgré l’apparente incongruité de maintenir ces échanges en pleine guerre. Naftogaz avait alors justifié ce choix par la volonté de rester un « partenaire fiable » pour l’Europe.

Depuis le début du conflit, les Européens ont drastiquement réduit leur dépendance au gaz russe, qui ne représente plus que 17% de leur consommation contre 40% auparavant. Mais ce sevrage forcé a un coût pour des économies déjà fragilisées.

L’Europe face au défi de sa sécurité énergétique

Pour compenser la perte du gaz russe, l’UE a dû se tourner en urgence vers d’autres fournisseurs, comme les États-Unis, le Qatar ou l’Algérie. Une diversification nécessaire mais coûteuse, le gaz naturel liquéfié (GNL) étant plus cher que le gaz acheminé par gazoduc.

Paradoxalement, malgré les sanctions, l’Europe a même augmenté ses achats de GNL… russe ! Un comble quand on sait que ces volumes, certes modestes, contribuent à renflouer les caisses du Kremlin.

C’est le jeu du chat et de la souris. La Russie arrive encore à contourner en partie les sanctions via le GNL, qu’il est plus difficile de tracer que le gaz par pipeline.

– Un expert du marché gazier

Vers une accélération de la transition énergétique ?

Cette crise pourrait cependant avoir un effet positif inattendu : accélérer la transition énergétique du continent. Face à l’urgence, les investissements dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique ont bondi.

Certains pays, comme l’Allemagne, très dépendante du gaz russe, ont dû revoir en profondeur leur mix énergétique. Berlin mise désormais sur l’éolien et le solaire pour assurer son avenir.

Mais cette transition ne se fera pas sans heurts. Les prix de l’énergie risquent de rester élevés pendant plusieurs années, pesant sur le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité des entreprises. Un défi majeur pour l’Europe, qui doit repenser son modèle énergétique sans mettre en péril sa cohésion sociale et économique.

L’Ukraine, futur hub gazier de l’Europe ?

Et si l’Ukraine devenait un acteur clé de la sécurité énergétique européenne ? C’est le pari du président Zelensky, qui rêve de faire de son pays un « hub gazier » pour le continent.

Kiev mise sur ses vastes réserves de gaz, encore largement inexploitées, et sur sa position géographique stratégique, à la croisée des routes énergétiques entre la Russie, l’Asie centrale et l’Europe. Un projet ambitieux mais semé d’embûches, tant que la guerre fait rage dans le Donbass.

La fin des livraisons de gaz russe via l’Ukraine marque donc un tournant pour l’Europe. Confronté à une nouvelle donne géopolitique, le Vieux Continent doit réinventer son modèle énergétique, entre urgence climatique et impératifs de sécurité. Un défi titanesque, dont dépendra la place de l’UE dans le monde de demain.

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