Coup de tonnerre dans le système de santé français ! La Cour des comptes vient de lâcher une bombe : et si on arrêtait d’indemniser les arrêts maladie de moins de 8 jours ? Une proposition choc qui ne manque pas de faire réagir, alors que la Sécu voit son déficit se creuser dangereusement. Décryptage d’une mesure qui divise.
La Sécu au bord du gouffre financier
Les chiffres donnent le vertige. En 2022, les arrêts maladie ont coûté la bagatelle de 12 milliards d’euros à la Sécurité sociale. Un montant en hausse de 56% par rapport à 2017 ! Face à cette dérive des dépenses, la Cour des comptes tire la sonnette d’alarme et appelle à une “meilleure régulation”. Mais comment freiner cette spirale infernale sans pénaliser les assurés ?
Le casse-tête des arrêts courts
Au cœur du problème, les fameux arrêts de courte durée, qui représentent une part croissante des dépenses. Selon les experts, de nombreux salariés n’hésiteraient plus à s’arrêter pour un oui ou pour un non. Une dérive favorisée par la simplification des procédures et la fin du jour de carence dans le privé. Résultat : la facture s’envole pour la Sécu, déjà en déficit chronique.
C’est devenu une mode, surtout chez les jeunes. Certains vont chez le médecin comme on va chercher du pain.
Un responsable de la Sécu
La fin des indemnités, remède miracle ou remède de cheval ?
Pour enrayer l’hémorragie, la Cour des comptes avance donc une solution radicale : supprimer purement et simplement les indemnités journalières pour les arrêts inférieurs à 8 jours. De quoi faire bondir les syndicats, qui crient à la remise en cause de la couverture maladie universelle. Mais le gouvernement, soucieux de redresser les comptes sociaux, pourrait bien être tenté par cette piste.
- Moins d’abus et d’arrêts injustifiés ?
- Des économies substantielles pour le régime général
- Mais le risque de pénaliser les “vrais” malades
- Et de creuser les inégalités face à la santé
Vers une médecine à deux vitesses ?
Car si la mesure venait à passer, elle ne serait pas sans conséquences pour les assurés. Les plus modestes pourraient hésiter à s’arrêter, de peur de perdre des revenus. Avec le risque de voir leur état de santé se dégrader faute de soins précoces. À l’inverse, les plus aisés auront toujours la possibilité de souscrire à des complémentaires santé pour compenser le manque à gagner. Une médecine à deux vitesses qui fait frémir les défenseurs de notre modèle social.
Supprimer les indemnités pour les arrêts courts, c’est ouvrir une brèche dans notre système de santé solidaire. Les inégalités en matière d’accès aux soins vont exploser !
Un responsable syndical
Quelle alternative pour soulager la Sécu sans léser les assurés ?
Alors, faut-il renoncer à cette piste ? Pas forcément, à condition de l’aménager pour en limiter les effets pervers. Certains évoquent un mécanisme de compensation pour les revenus les plus faibles. D’autres, un meilleur encadrement des prescriptions d’arrêts par les médecins. Une chose est sûre : il va falloir trancher, et vite. Car avec un déficit qui pourrait atteindre 17 milliards d’euros en 2027, la Sécurité sociale joue sa survie. Et avec elle, un pan entier de notre modèle social.
Une équation complexe, qui illustre toute la difficulté des réformes sociales dans un contexte budgétaire tendu. Entre impératif financier et exigence de solidarité, le gouvernement va devoir faire preuve de doigté pour trouver le bon équilibre. Mais il y a urgence : car si la Sécu venait à craquer, c’est toute l’assurance maladie qui pourrait vaciller sur ses bases. Un scénario noir dont personne ne veut, mais qui n’est plus totalement à exclure si rien n’est fait pour endiguer la dérive des dépenses de santé. Réforme ou pas réforme, le temps presse pour sauver notre système de santé !