La nouvelle est tombée ce mercredi : la Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé une nouvelle baisse de ses taux directeurs de 0,25%, les ramenant dans une fourchette de 4,25%-4,5%. Une décision très anticipée par les marchés, mais qui n’en reste pas moins cruciale pour l’économie américaine et mondiale.
Un signal fort pour relancer la croissance
En assouplissant encore sa politique monétaire, la banque centrale américaine envoie un signal clair : elle est prête à soutenir l’activité économique face aux nombreux défis actuels. Ralentissement mondial, tensions commerciales, incertitudes géopolitiques… Les nuages s’accumulent et la Fed veut prendre les devants.
La Fed se rapproche fortement du taux neutre et adopte une approche plus prudente et pragmatique pour soutenir l’économie.
Jerome Powell, président de la Fed
Avec des taux plus bas, l’objectif est de faciliter l’accès au crédit pour les ménages et les entreprises, et ainsi stimuler la consommation et l’investissement, deux moteurs clés de la croissance. La Fed mise sur un regain de confiance et un cercle vertueux pour l’économie.
Quel impact sur le marché du travail ?
Malgré le ralentissement, le marché de l’emploi reste solide outre-Atlantique, avec un taux de chômage historiquement bas autour de 3,6%. La Fed se veut rassurante, estimant que le rythme des créations de postes va progressivement ralentir sans pour autant s’effondrer.
- Les derniers chiffres de l’emploi restent bien orientés
- La consommation des ménages se maintient grâce au faible chômage
- La Fed prévoit une remontée très graduelle du chômage
En soutenant l’activité économique avec des taux bas, l’institution veut éviter un retournement brutal et préserver les acquis de ces dernières années en termes d’emploi. Un équilibre délicat à trouver.
L’inflation, talon d’Achille de la reprise ?
L’autre grande inquiétude concerne l’inflation. Après une accalmie, la hausse des prix est repartie ces derniers mois, atteignant 2,7% en novembre selon l’indice CPI. Une résurgence préoccupante.
La Fed ne prévoit d’ailleurs pas de retour durable autour de sa cible des 2% avant fin 2026. Certains économistes s’inquiètent des effets à long terme d’une politique monétaire trop souple, qui risquerait de laisser l’inflation s’enraciner.
Avec une inflation qui résiste et des coûts qui augmentent, on peut se demander si une nouvelle baisse des taux est vraiment pertinente en ce moment.
Nathan Sheets, économiste chez Citi
Si la Fed assure vouloir rester « data-dependant« , les anticipations d’inflation des consommateurs et la spirale prix-salaires seront suivies de près. Le risque étant de devoir remonter les taux brutalement par la suite.
Quels défis pour 2025 ?
Alors que 2024 s’achève, la Fed devra plus que jamais faire preuve de finesse et de réactivité pour piloter sa politique en 2025. Entre le changement d’administration à Washington, les défis économiques et sociaux domestiques, et un environnement international toujours plus incertain, les paramètres à intégrer seront nombreux.
Des facteurs comme la politique budgétaire, les réformes réglementaires ou encore le protectionnisme commercial pourraient venir bousculer les équilibres et nécessiter des ajustements de cap rapides.
Malgré ces nombreuses inconnues, Jerome Powell reste confiant et « très optimiste » sur les perspectives, soulignant la capacité d’adaptation et la solidité des fondamentaux économiques américains. Les prochains mois nous diront si cette confiance était justifiée.
Une chose est sûre, dans un monde de plus en plus complexe et volatil, la Fed va plus que jamais devoir jouer serré, en restant à l’écoute des signaux économiques et en maniant avec précaution l’arme des taux. L’enjeu : réussir un atterrissage en douceur de l’économie, sans provoquer de casse sociale. Un sacré défi !