Cette saison, la Fashion Week masculine de Milan s’est parée d’accents british, grâce aux collections de trois créateurs issus du Royaume-Uni. Martine Rose, JW Anderson et Dunhill, chacun dans leur style, ont insufflé une dose d’originalité et de fraîcheur aux défilés milanais pour le printemps-été 2025.
Martine Rose, l’enfant terrible de la mode londonienne
Habituée des podiums londoniens, Martine Rose a créé la surprise en s’invitant à Milan. Sa mise en scène décalée, entre tours de tee-shirts et gradins façon stade de foot, a dépaysé le public. Les modèles arboraient des looks subversifs, oscillant entre sportswear vintage et clins d’œil à l’univers de Harry Potter.
Si l’esthétique de Rose semble coincée dans une nostalgie des années 90, son influence sur la mode masculine est indéniable. Ancienne bras droit de Demna chez Balenciaga, elle a contribué à définir les codes streetwear d’aujourd’hui.
Dunhill, élégance et tradition britanniques
Changement d’atmosphère radical avec la collection de Simon Holloway pour Dunhill. Ici, les gentlemen impeccables et leur vestiaire ultra codifié nous transportent dans l’univers sophistiqué de Mayfair ou du Royal Ascot.
Cette collection correspond à la manière dont s’habillent nos clients. C’est un vestiaire pour une vie de plaisir, des codes vestimentaires de cet univers-là.
– Simon Holloway, directeur artistique de Dunhill
Si les costumes croisés, pardessus et vestes de conduite en veau velours témoignent d’un savoir-faire exceptionnel, on peut s’interroger sur leur portée au-delà d’une clientèle ultra privilégiée. Holloway gagnerait à alléger ses silhouettes pour les rendre plus faciles à porter au quotidien.
JW Anderson, le maître de l’avant-garde masculine
Avec sa collection foisonnante d’idées, Jonathan Anderson a donné une véritable claque créative à la Fashion Week milanaise. Virtuose et conceptuelle, sa mode masculine ose tout en s’amusant : cravates surdimensionnées, pulls ornés de maisons irlandaises, jupes pour homme façon tentes…
Mais au-delà du coup d’éclat médiatique, JW Anderson sait aussi séduire avec des pièces ultra désirables comme ses blousons motards sans manche ou ses parkas façon Barbour. Un défilé magistral qui confirme son statut de designer le plus en vue du moment.
Ces trois visions créatives, bien que très différentes, montrent la vitalité de la scène mode masculine britannique. Et prouvent que pour dynamiser les podiums milanais, un peu d’air frais venu d’outre-Manche ne fait pas de mal !