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La fascinante momie de la “femme hurlante” dévoile ses secrets

La "femme hurlante", momie légendaire découverte en 1935, révèle enfin pourquoi sa bouche est figée dans un cri. Des chercheurs ont percé le mystère qui obsédait les égyptologues depuis près d'un siècle. Leur enquête vous fera frémir...

Depuis sa découverte en 1935, la momie de la “femme hurlante” n’a cessé de fasciner et d’intriguer les égyptologues du monde entier. Retrouvée dans une tombe thébaine avec son visage figé dans un cri d’agonie, sa bouche grande ouverte défie les coutumes de momification égyptienne. Près de 90 ans après sa mise au jour, le mystère de son ultime hurlement a enfin été percé.

L’énigme d’un visage figé dans un cri

Exhumée par des archéologues dans la nécropole de Deir el-Bahari, près de Louxor, parmi un groupe de momies anonymes, cette femme âgée d’une quarantaine d’années à sa mort se distinguait immédiatement par son expression faciale inhabituelle. Alors que les Égyptiens de l’Antiquité prenaient grand soin de représenter leurs défunts sous leur meilleur jour pour leur dernier voyage, ils attachaient notamment une importance particulière à ce que leur bouche soit close.

Le cri d’outre-tombe de la “femme hurlante” constitue donc une véritable anomalie, qui a longtemps laissé perplexes les spécialistes. Surnommée ainsi en référence au célèbre tableau expressionniste Le Cri d’Edvard Munch, peint 30 ans avant qu’elle ne soit sortie de terre, cette momie atypique a été la source de nombreuses hypothèses au fil des décennies. Son histoire vient finalement de connaître un rebondissement inattendu.

Une dissection virtuelle pour percer le mystère

Grâce aux nouvelles technologies d’imagerie médicale, une équipe de chercheurs égyptiens a pu réaliser une autopsie non invasive de la momie énigmatique, et lever enfin le voile sur les circonstances de sa mort. En utilisant la tomographie et la reconstitution 3D, ils ont littéralement disséqué virtuellement la dépouille millénaire, révélant des informations cruciales sur son état de conservation et son passé médical.

La momie porte une perruque divisée en deux parties de chaque côté de sa tête, tressée avec ses cheveux épars.

Rapport des chercheuses Sahar Saleem et Zeinab Hashesh

Contrairement aux usages de l’époque, les organes internes de la défunte sont encore présents, seul le cerveau ayant été retiré par les fosses nasales comme le voulait la tradition. Les embaumeurs ont donc réalisé une momification de qualité, utilisant des textiles et des résines de prix, tout en parant la morte de bijoux en or et argent. Ces éléments prouvent que la quadragénaire, quoiqu’anonyme aujourd’hui, jouissait d’un certain statut social.

Paralysie faciale ou châtiment divin ?

Pour les auteurs de l’étude publiée dans Frontiers in Medicine, ces observations invalident l’hypothèse d’une momification bâclée à l’origine de la bouche restée ouverte. Ils penchent plutôt pour un spasme cadavérique dû à une mort dans d’atroces souffrances. Ce raidissement musculaire post-mortem, encore mal connu, surviendrait dans de rares cas de déchéance physique ou psychique avant le décès.

Cependant, tous les experts ne sont pas convaincus par ces conclusions. Certains avancent que les embaumeurs auraient eu le temps de corriger la posture faciale durant le long processus de momification, s’ils l’avaient voulu. L’expression terrifié de la défunte aurait donc pu être préservée à dessein, peut-être pour signifier un châtiment divin ou une fin déshonorante.

Un ultime cri qui résonne à travers les âges

Si le mystère n’est pas entièrement résolu, l’énigme de la “femme hurlante” n’en est pas moins fascinante. Son cri silencieux, écho d’un destin tragique, n’a pas fini de nous interroger. Au delà du sensationnalisme, il témoigne de la profonde humanité de cette dame de Thèbes, dont les ultimes instants semblent s’être imprimés à jamais sur son visage préservé par les sables d’Égypte.

Aussi exceptionnel soit-il, son cas n’est pas totalement unique. Deux autres momies aux bouches ouvertes en un cri muet sont connues à ce jour : celle d’un prince conspirant contre son père et celle d’une prêtresse d’Amon. Elles aussi pourraient avoir été figées en pleine agonie, ou voir leur apparence altérée volontairement en signe d’opprobre.

À défaut de nous livrer toute la vérité sur le destin post-mortem de la “femme hurlante”, les nouvelles découvertes autour de cette momie hors du commun projettent un éclairage passionnant sur les pratiques funéraires égyptiennes et leurs possibles transgressions. Une chose est sûre : son cri à travers les millénaires n’a pas fini de résonner dans notre imaginaire, entre quête de connaissance et soif d’éternité…

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