Imaginez l’impossible : perdre un enfant de 18 ans lors d’un voyage censé être le rêve de tout jeune rugbyman. Medhi Narjissi, talent prometteur du rugby français, est décédé le 7 août 2024 en Afrique du Sud alors qu’il participait à une tournée avec l’équipe de France U18. Depuis, sa famille cherche des réponses, et surtout la vérité. Mais l’avis rendu récemment par le comité fédéral d’éthique et de déontologie de la Fédération Française de Rugby (FFR) a ravivé la douleur et la colère.
Une décision qui choque et qui divise
Le 9 décembre 2025, le comité d’éthique a publié son avis sur les circonstances entourant la mort de Medhi. Pour la famille Narjissi, ce document ressemble davantage à une protection institutionnelle qu’à une véritable quête de vérité. Ils dénoncent une « certaine désinvolture » dans le traitement du dossier et un délai jugé excessif : six mois pour rendre un avis après la saisine des parents.
Dans leur communiqué, ils soulignent que le comité a estimé que les éventuelles fautes de la FFR ne justifiaient pas une saisine disciplinaire. La raison invoquée ? La « transition » de la gouvernance fédérale et l’actualité du moment (une autre affaire en Argentine). Pour la famille, ce lien entre la mort tragique de leur fils et la gouvernance de la FFR, passée ou actuelle, reste incompréhensible.
La voix de la famille : un cri de désespoir et de colère
« L’avis rendu ne manque pas de surprendre », écrivent Valérie et Jalil Narjissi. Ils ajoutent que ce document semble « davantage un bouclier institutionnel pour ses membres et ses dirigeants qu’une volonté manifeste de rechercher la vérité ». Ces mots, lourds de sens, traduisent une immense déception face à une institution qui, selon eux, refuse d’assumer ses responsabilités.
La famille espère désormais que la justice pénale « vienne sanctionner comme il se doit les auteurs et les complices de la mort de Medhi ». Une phrase qui montre à quel point ils se sentent abandonnés par les instances du rugby français.
« Nous espérons que la justice pénale se fasse et vienne sanctionner comme il se doit les auteurs et les complices de la mort de Medhi. »
Communiqué de la famille Narjissi
Retour sur les faits : que s’est-il passé en Afrique du Sud ?
Medhi Narjissi faisait partie du groupe France U18 en tournée en Afrique du Sud. Le 7 août 2024, lors d’un entraînement ou d’un match (les détails exacts restent flous pour le public), le jeune joueur a été victime d’un malaise qui a entraîné son décès. Cette disparition brutale a immédiatement suscité une onde de choc dans tout le milieu du rugby français.
Les parents ont rapidement saisi les instances fédérales pour obtenir des explications sur les circonstances de la mort et sur les éventuelles responsabilités. Ils cherchaient à comprendre pourquoi leur fils, en pleine forme et passionné de rugby, avait perdu la vie si loin de chez lui.
Le comité d’éthique, créé pour traiter les questions de déontologie et de bonne gouvernance au sein de la FFR, a été saisi. Mais l’avis rendu semble avoir été perçu comme une forme de protection plutôt qu’une mise en lumière des possibles manquements.
La gouvernance de la FFR au cœur des critiques
Le comité a notamment évoqué la « transition » à la tête de la FFR. En effet, une nouvelle gouvernance avait été mise en place 14 mois avant le drame. Pour la famille, ce lien est absurde : comment la mort de leur fils pourrait-elle être liée à une question de gouvernance ?
Ce point cristallise la colère des Narjissi : ils estiment que la fédération utilise des arguments administratifs pour éviter toute forme de sanction disciplinaire. Cette perception d’un « bouclier institutionnel » est aujourd’hui partagée par de nombreux observateurs du rugby français.
Le deuil, un combat quotidien
Derrière cette affaire judiciaire et institutionnelle, il y a surtout une famille dévastée. Perdre un enfant est déjà une épreuve inimaginable. L’ajout d’un sentiment d’injustice et d’abandon par les instances du sport qu’il aimait rend le deuil encore plus lourd.
Les parents de Medhi ont toujours exprimé leur désir de vérité, pas de vengeance. Ils veulent comprendre ce qui s’est passé et s’assurer que d’autres jeunes ne vivent pas le même drame. Leur combat est celui de nombreux parents qui placent leur confiance dans les fédérations sportives.
Le communiqué montre aussi une grande dignité : malgré la douleur et la colère, la famille reste respectueuse dans sa formulation, tout en étant ferme sur ses exigences.
Le rugby français face à ses responsabilités
Cette affaire soulève des questions bien plus larges sur la sécurité des jeunes joueurs lors des tournées internationales, sur la responsabilité des encadrants et sur la transparence des instances sportives. Le rugby, sport de contact par excellence, doit redoubler de vigilance lorsqu’il s’agit de la santé et de la vie de ses licenciés.
De nombreux clubs et entraîneurs ont déjà renforcé leurs protocoles médicaux après ce drame. Mais pour la famille Narjissi, ces mesures ne suffisent pas si les responsabilités ne sont pas clairement établies.
Vers une justice pénale : l’ultime espoir
La famille a décidé de se tourner vers la justice pénale. Une enquête est en cours pour déterminer les causes exactes du décès et les éventuelles responsabilités pénales. Cette voie apparaît comme la dernière possibilité d’obtenir une reconnaissance officielle des faits.
Dans le rugby français, ce type d’affaire est rare. Mais elle rappelle que même dans un sport aussi structuré et réglementé, des drames peuvent survenir. Et quand ils surviennent, la réponse des instances doit être irréprochable.
Les réactions dans le monde du rugby
Depuis la publication de l’avis, plusieurs voix se sont élevées pour soutenir la famille. D’anciens joueurs, des entraîneurs et même certains dirigeants ont exprimé leur incompréhension face à la position du comité d’éthique.
Certains observateurs estiment que cette affaire pourrait marquer un tournant dans la façon dont la FFR gère les crises et les drames humains. La pression est désormais forte pour que la fédération montre une plus grande transparence.
Un appel à la réforme des instances
Ce drame pourrait être l’occasion de réformer le fonctionnement du comité d’éthique et de déontologie. Beaucoup estiment que ce comité manque d’indépendance ou de moyens pour traiter correctement les affaires sensibles.
La famille Narjissi, sans le vouloir, devient le porte-voix de tous ceux qui demandent plus de justice et de responsabilité dans le rugby français.
Medhi Narjissi : un souvenir éternel
Au-delà des procédures et des communiqués, il reste le souvenir d’un jeune homme passionné, talentueux et plein de vie. Medhi incarnait ce que le rugby peut offrir de plus beau : la camaraderie, l’effort, la joie du jeu collectif.
Sa disparition a touché des milliers de personnes. Des hommages lui ont été rendus dans de nombreux clubs de France. Son numéro 18, porté avec fierté, reste gravé dans les mémoires.
Conclusion : un combat pour la vérité
La famille Narjissi ne baisse pas les bras. Malgré la douleur immense, elle continue de se battre pour que la mort de Medhi ne soit pas oubliée et qu’elle serve à protéger d’autres jeunes. Leur courage force le respect.
Le rugby français est aujourd’hui à la croisée des chemins. Il peut choisir de se cacher derrière des avis administratifs ou de regarder la réalité en face et d’assumer ses responsabilités. Le choix appartient à la FFR et à ses dirigeants.
En attendant, la famille Narjissi, portée par l’amour indéfectible pour leur fils, poursuit son combat. Un combat pour la vérité, pour la justice, et pour que plus jamais un jeune rugbyman ne perde la vie dans des circonstances aussi tragiques.
Medhi, ton souvenir nous accompagne. Et tant que ta famille se battra, tu ne seras jamais oublié.









