Derrière la façade respectable de Gérard Miller, psychanalyste médiatique et soi-disant féministe, se cache une réalité bien plus sombre. C’est ce que révèle l’enquête choc menée par la journaliste Chloé Vienne dans son livre “Serial Miller. Gérard Miller : enquête sur trente ans de silences”, publié aux éditions Stock. Pendant des années, Miller aurait utilisé son statut et un féminisme de façade pour attirer et piéger de jeunes femmes vulnérables.
Des stratégies de prédation bien rodées
Selon les témoignages recueillis par Chloé Vienne, Gérard Miller avait mis en place un véritable système pour approcher ses proies. Usant de son aura médiatique et de sa réputation de défenseur de la cause des femmes, il repérait des jeunes femmes fragiles psychologiquement, souvent en quête de reconnaissance, sur les plateaux de télévision où il officiait comme “expert” ou parmi ses étudiantes à l’université Paris-VIII.
Une source proche de l’enquête confie : “Il se présentait comme un mentor bienveillant, complimentant leur intelligence et leur beauté. Il les faisait se sentir uniques et importantes.” Sous couvert d’empathie et de conseils, Miller tissait patiemment sa toile, invitant ses cibles à venir discuter dans l’intimité de son cabinet. Un témoin raconte : “Il savait jouer sur les failles, les non-dits. C’était un manipulateur terriblement habile.”
Un féministe qui s’avère être un loup
L’enquête de Chloé Vienne met en lumière le paradoxe de cet homme qui se revendiquait comme un ardent défenseur de la cause féminine dans les médias. Gérard Miller utilisait ce statut de “féministe” comme un leurre pour mieux piéger ses victimes. Une proche d’une victime témoigne sous couvert d’anonymat : “Il leur faisait croire qu’il était différent, qu’il les comprenait mieux que quiconque. C’était une stratégie pour endormir leur méfiance.”
Une fois en tête-à-tête, celui qui se posait en protecteur laissait peu à peu tomber le masque. “Progressivement, il devenait plus insistant, plus déplacé dans ses propos et ses gestes”, raconte une victime. “J’étais tétanisée, je ne savais pas comment réagir face à cet homme que j’admirais tant”. Le cabinet du psychanalyste, qui aurait dû être un lieu de parole et de sécurité, se transformait en piège pour des jeunes femmes vulnérables et sous emprise.
Des complicités et des silences
Au-delà du cas de Gérard Miller, l’enquête interroge les mécanismes qui ont permis à ces agissements de perdurer pendant des décennies. Des témoins évoquent un entourage parfois complaisant, prompt à minimiser les alertes. “On me rétorquait que j’avais mal compris, que Gérard était comme ça, un peu tactile, mais que ce n’était pas méchant”, se souvient une ancienne étudiante.
D’autres pointent la loi du silence qui régnait dans le milieu audiovisuel et universitaire, où la notoriété de Miller le rendait quasiment intouchable. Une ex-collaboratrice confesse : “Tout le monde savait, mais personne ne voulait prendre le risque de parler. On avait trop à perdre à s’attaquer à un homme aussi influent.”
L’onde de choc des révélations
Avec son enquête minutieuse et ses témoignages accablants, le livre de Chloé Vienne fait l’effet d’une bombe. Il met en lumière l’envers du décor d’un homme qui s’était construit une image de respectabilité et d’engagement en faveur des femmes. Sur les réseaux sociaux, sous le mot-dièse #SerialMiller, les langues se délient. De nouvelles victimes sortent du silence pour raconter leur expérience traumatisante.
Face à ces révélations, Gérard Miller reste pour l’instant muré dans le silence. Mais l’opinion publique semble avoir déjà tranché. Comme le résume un tweet devenu viral : “Gérard Miller ou la parabole du faux féministe qui n’est en réalité qu’un vieux pervers. Il est temps que les masques tombent.” L’affaire Miller pose une nouvelle fois la question des violences faites aux femmes et du rôle trouble que peuvent jouer certaines figures médiatiques dans la perpétuation de ces violences.
Une chose est sûre, le livre de Chloé Vienne marque un tournant. Il donne un coup de projecteur cru sur les faces cachées de certains “bien-pensants” et contribue à libérer la parole des victimes. Un premier pas essentiel pour que, enfin, ces prédateurs démasqués répondent de leurs actes devant la justice. Le début d’un long combat.