Les élections générales belges du 9 juin dernier ont créé la surprise : alors que les sondages prédisaient une percée de l’extrême droite en Flandre et de l’extrême gauche en Wallonie, ce sont finalement les partis de la droite libérale-conservatrice qui sont arrivés en tête des deux côtés de la frontière linguistique. Le Mouvement Réformateur francophone et la Nouvelle Alliance Flamande réalisent une performance historique. Quelles leçons la droite française peut-elle en tirer ?
Une stratégie de positionnement payante
Le succès des libéraux-conservateurs belges ne doit rien au hasard. Il est le fruit d’une stratégie de longue date, notamment mise en œuvre par Bart De Wever, le charismatique président de la N-VA. Depuis 2004, il a donné à son parti une cohésion idéologique forte en assumant un positionnement clairement conservateur. L’objectif : occuper fermement un espace politique pour ne pas laisser de place à sa droite.
Quand la droite s’assume, il n’y a pas d’extrême droite.
Alain Gerlache, politologue belge
Côté francophone, le MR de Georges-Louis Bouchez a adopté une ligne libérale affirmée, se démarquant de la gauche sur les questions économiques et régaliennes. Un positionnement qui semble avoir séduit un électorat en quête de clarté dans un paysage politique fragmenté.
Unité et renouvellement
Autre clé du succès : les partis de droite belges ont su rester unis malgré les différences régionales. Ils ont aussi mené une vaste entreprise de renouvellement en promouvant de nouvelles figures. Cette stratégie contrastait avec des adversaires englués dans les divisions et les querelles de personnes.
- Unité malgré les clivages
- Promotion de nouveaux visages
- Image de rassemblement et de dynamisme
Une campagne offensive
Enfin, la N-VA et le MR n’ont pas hésité à mener une campagne percutante, n’hésitant pas à bousculer le politiquement correct. Immigration, sécurité, pouvoir d’achat… Ils se sont emparés des préoccupations des électeurs, forçant leurs adversaires à se positionner sur leur terrain.
Au final, les partis de droite belges ont réussi leur pari. En assumant leurs convictions libérales-conservatrices, en restant soudés et en mobilisant sur les sujets qui comptent, ils ont convaincu une majorité de Belges, sans rien céder aux extrêmes. Une recette inspirante pour une droite française en quête de rebond.