C’était un jour comme les autres en avril 1997 lorsque la nouvelle est tombée tel un coup de tonnerre : le Président Jacques Chirac venait de dissoudre l’Assemblée nationale, à la surprise générale. Moi qui couvrais la politique depuis des années, je n’avais rien vu venir. Retour sur les coulisses d’un événement qui a marqué la Ve République.
Le choc de l’annonce
Ce matin du 21 avril 1997, rien ne laissait présager une telle décision. Les rumeurs allaient bon train sur une éventuelle dissolution, mais personne n’y croyait vraiment. Et pourtant, lors d’une allocution télévisée, Jacques Chirac a créé la stupeur en annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale et la convocation d’élections législatives anticipées. Dans les rédactions, c’était l’effervescence. Il fallait analyser les raisons de ce choix audacieux et en décrypter les conséquences.
Quand la cohabitation s’invite
Le pari de Chirac était risqué. En provoquant ces élections, il espérait obtenir une majorité plus large à l’Assemblée. Mais c’était sans compter sur la détermination de la gauche menée par Lionel Jospin. Contre toute attente, la gauche plurielle l’a emporté, ouvrant la voie à une nouvelle cohabitation. Un scénario que redoutait l’Élysée.
“La dissolution est toujours un pari risqué, surtout quand on pense le gagner à coup sûr.”
Un ministre de l’époque
Dans les arcanes du pouvoir
En tant que journaliste politique, j’ai pu assister aux réunions stratégiques, discuter avec les conseillers et recueillir des confidences. Le soir du second tour, l’atmosphère était électrique à l’Élysée. Chirac, pourtant si sûr de lui, semblait sonné. Il allait devoir composer avec un Premier ministre de gauche et des ministres qu’il n’avait pas choisis. La cohabitation s’annonçait délicate.
- 29 mai 1997 : Lionel Jospin est nommé Premier ministre
- 4 juin 1997 : Le gouvernement Jospin entre en fonction
- 19 juin 1997 : Discours de politique générale du Premier ministre
Les leçons d’une dissolution
Avec le recul, cette dissolution apparaît comme un tournant majeur du septennat Chirac. Elle a redistribué les cartes et obligé le Président à partager le pouvoir. Mais elle a aussi montré les limites de l’exercice : en voulant conforter sa majorité, Chirac a finalement perdu son pari. Une leçon que ses successeurs retiendront.
“Chirac a voulu forcer le destin. Mais en politique, rien n’est jamais écrit d’avance.”
Un proche du Président
25 ans après, les souvenirs de cette dissolution restent vifs. Elle a façonné la vie politique française et ouvert une nouvelle ère, celle des cohabitations à répétition. Un épisode fondateur dont les enseignements résonnent encore aujourd’hui, à l’heure où le pouvoir semble plus que jamais éclaté. La dissolution, arme atomique de la Ve République, n’a pas fini de faire parler d’elle.
En conclusion
La dissolution de 1997 restera comme un moment clé de la présidence Chirac et plus largement de l’histoire de la Ve République. Elle a montré qu’en politique, rien n’est jamais acquis et que les équilibres peuvent basculer en un instant. Un scrutin peut en cacher un autre, et les certitudes voler en éclat. C’est toute la beauté et la complexité de notre démocratie qui s’est jouée en ce printemps 1997. Un épisode dont il faut se souvenir pour mieux comprendre les enjeux d’aujourd’hui et de demain.