C’est l’heure de vérité pour les finances publiques françaises. Ce vendredi, après clôture de la Bourse américaine, l’agence de notation Standard & Poor’s rendra son très attendu verdict sur la note de la dette souveraine de l’Hexagone. Actuellement établie à “AA” avec une perspective négative, cette notation cristallise toutes les inquiétudes au sein de l’exécutif.
Standard & Poor’s, juge implacable de la solvabilité des États
Leader mondial de la notation financière aux côtés de Moody’s et Fitch, Standard & Poor’s évalue régulièrement la capacité des États à rembourser leur dette. Son jugement est crucial car il conditionne le taux auquel un pays peut emprunter sur les marchés. Plus la note est basse, plus les investisseurs exigeront des intérêts élevés pour compenser le risque.
La France dans le collimateur
Avec une dette publique qui frôle les 3000 milliards d’euros, soit environ 120% de son PIB, la France fait logiquement l’objet d’une surveillance accrue. En décembre dernier, S&P avait maintenu la note “AA” mais dégradé la perspective, estimant que la dynamique de désendettement était trop lente.
Nous anticipons une diminution de la dette publique en pourcentage du PIB à partir de 2025, quoique très progressivement.
Standard & Poor’s, décembre 2022
Moody’s plus optimiste pour l’instant
Il y a un mois, Moody’s, autre géant de la notation, avait pour sa part confirmé la note “Aa2” de la France, équivalent du “AA” de S&P. Une note confortable qui place encore la signature française parmi les plus sûres au monde. Mais Fitch Ratings avait dégradé la note française l’an dernier, rejoignant S&P dans ses inquiétudes.
L’impact des taux d’intérêt en question
Depuis décembre, la trajectoire de la dette publique française s’est encore assombrie. Les taux d’intérêt ont fortement grimpé, renchérissant le coût de l’endettement. Les agences préviennent que les répercussions de ces hausses de taux seront très progressives mais lourdes à terme pour les finances publiques.
Un verdict anxiogène pour l’exécutif
Au gouvernement, on redoute une mauvaise nouvelle à quelques jours des élections européennes. Une dégradation de la notation souveraine serait un signal négatif envoyé aux investisseurs et compliquerait la tâche de l’exécutif, déjà confronté à une conjoncture économique morose et des déficits persistants.
Réponse dans quelques heures : la notation de la dette française selon S&P passera-t-elle sous les fourches caudines ? L’avenir des finances publiques de l’Hexagone en dépend largement. Un véritable “stress test” pour le gouvernement et les créanciers de la France…