C’est une vision d’apocalypse qui attend les visiteurs à Chiva, un village de l’arrière-pays valencian en Espagne. Depuis les terribles inondations du 29 octobre qui ont déversé l’équivalent d’une année de pluie en seulement 8 heures, l’accès par la route est devenu impossible. Même à pied, il faut s’armer de courage et suivre les garde-forestiers pour atteindre ce qui reste de la localité.
Un village coupé du monde
À l’entrée de Chiva, une longue file d’attente s’étire pour une distribution d’eau potable, denrée devenue rare pour les 17 000 habitants privés d’eau courante depuis 3 jours. L’électricité et les réseaux téléphoniques sont également coupés dans de nombreux quartiers. Sur les hauteurs, le spectacle est encore plus désolant : des centaines de maisons ont été emportées par les flots.
“Trente ans de travail, et maintenant…”
Près du fleuve, un commerçant fond en larmes dans les bras de sa compagne devant leur magasin dévasté :
En seulement cinq minutes, toute l’eau est entrée. Tout est parti… Trente ans de travail, tous les jours. Quinze ou seize heures par jour. Et maintenant…
Le sentiment d’abandon
Face à l’ampleur des dégâts, les sinistrés se sentent délaissés, comme le confie une habitante avec colère :
Il n’y a que les gens de la ville qui aident. On se soutient mutuellement mais sinon, il n’y a pas d’aide ! De l’État, on ne reçoit rien !
Un sentiment partagé à Paiporta, la ville la plus touchée d’Espagne qui déplore à ce jour le plus lourd bilan humain de la catastrophe.
Un appel à l’aide européenne
Malgré l’isolement, les secours ont fini par arriver à Chiva, mais trop tard selon la maire Amparo Fort Sanchez. Elle lance un appel à l’aide d’urgence à Madrid et à l’Union européenne :
On a toujours besoin d’eau, d’essence, d’engins de chantier. On a beaucoup de bénévoles, mais on manque cruellement de moyens.
Une dizaine de corps sans vie ont déjà été retrouvés dans le village, mais comme ailleurs en Espagne, le bilan ne cesse de s’alourdir. La maire redoute plusieurs centaines de morts au total. L’heure est à la solidarité pour venir en aide aux milliers de sinistrés qui tentent de survivre dans des conditions extrêmement précaires.
Face à l’une des pires catastrophes naturelles qu’ait connu l’Espagne, les regards se tournent maintenant vers les autorités. Les habitants de Chiva et des autres zones sinistrées attendent des réponses et une mobilisation à la hauteur du drame qui les frappe. L’urgence est là, le temps presse pour leur venir en aide et entamer la reconstruction de ce que les flots ont emporté en quelques heures.