Donald Trump pensait sans doute que sa fonction passée le protégerait ad vitam æternam. C’était sans compter sur la détermination de la justice américaine. Dans un retentissant camouflet, un juge new-yorkais vient en effet de rejeter le recours de l’ex-président fondé sur son immunité présidentielle, ouvrant ainsi la voie à de sérieuses conséquences judiciaires.
L’Affaire Qui Empoisonne Trump
Tout avait commencé par une histoire de liaison extraconjugale et de paiements suspects. Stormy Daniels, actrice de films pour adultes, affirme avoir eu une aventure avec Donald Trump, ce que ce dernier a toujours nié. Mais voilà qu’en 2016, à la veille de l’élection présidentielle, l’avocat personnel de Trump aurait versé 130 000 dollars à la jeune femme pour acheter son silence.
De l’argent dissimulé, des fausses écritures comptables : les faits sont graves. Trump est accusé d’avoir orchestré un véritable complot pour étouffer l’affaire et ne pas entacher sa campagne. Des méthodes qui n’ont pas manqué de scandaliser l’Amérique.
Un Procès Hors Norme à New York
C’est donc tout naturellement que la justice s’est saisie du dossier. Et le 30 mai dernier, c’est un procès hors norme qui s’est ouvert à New York. Sur le banc des accusés, une entreprise pas comme les autres : la Trump Organization. Et derrière elle, son dirigeant controversé : Donald Trump lui-même.
Les chefs d’accusation sont accablants : falsification de documents comptables, fraude fiscale, complot visant à pervertir l’élection de 2016… Un véritable réquisitoire contre les agissements présumés de l’ancien président.
Ce procès est unique dans l’histoire américaine. Jamais un ancien président ne s’est retrouvé ainsi sur le banc des accusés.
– Une source proche du dossier
L’Immunité Présidentielle en Question
Mais Trump n’a pas dit son dernier mot. Le 1er juillet, coup de théâtre : la Cour suprême des États-Unis reconnaît au président une large immunité pénale. Un boulevard pour les avocats de Trump qui s’engouffrent dans la brèche et demandent l’annulation pure et simple du procès au nom de cette immunité fraîchement acquise.
Sauf que c’était sans compter sur le juge Merchan, chargé de l’affaire. Dans une décision aussi attendue que fracassante, il vient de rejeter en bloc l’argument de la défense. Pour lui, les actes reprochés à Trump n’ont aucun caractère officiel et ne peuvent donc être couverts par une quelconque immunité présidentielle.
Trump Acculé, Mais Pas Résigné
Un revers cinglant pour le camp Trump qui se retrouve dos au mur. Mais l’ex-président, connu pour sa combativité, n’a pas l’intention de rendre les armes. Ses avocats ont immédiatement fait appel, invoquant cette fois le statut de « président élu », Trump ayant remporté l’élection de novembre dernier.
Le feuilleton judiciaire est donc loin d’être terminé et promet encore de nombreux rebondissements. Mais cette décision marque incontestablement un tournant. Elle rappelle que même les plus puissants ne sont pas au-dessus des lois. Et que l’immunité présidentielle, aussi large soit-elle, a ses limites.
Nul n’est censé ignorer la loi, pas même un président. C’est tout le sens de cette décision.
– Un expert juridique interrogé
Et Maintenant ?
Les prochaines semaines s’annoncent décisives. Si l’appel de Trump est rejeté, le procès devrait reprendre son cours et le prononcé de la peine intervenir rapidement. Une peine qui pourrait être lourde de conséquences pour l’ex-président, allant jusqu’à hypothéquer sérieusement ses ambitions de reconquête de la Maison Blanche.
Mais au-delà du cas Trump, c’est toute la question de l’équilibre des pouvoirs qui est posée. Jusqu’où peut aller l’immunité présidentielle ? Quelles sont les limites à ne pas franchir, même quand on est le chef de l’exécutif ? Des interrogations cruciales pour la démocratie américaine.
Une chose est sûre : cette affaire, par son retentissement et ses enjeux, est en train de marquer l’histoire. Elle nous rappelle que la justice, aussi lente et complexe soit-elle, finit toujours par rattraper ceux qui pensent pouvoir lui échapper. Même quand ils s’appellent Donald Trump.