La France traverse une période de turbulences politiques sans précédent sous la Cinquième République. Gouvernements renversés, Assemblée nationale morcelée, réformes enterrées… Le pays semble être entré dans un cycle d’instabilité chronique qui paralyse l’action publique et inquiète les observateurs. Face à cette situation, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer la démission d’Emmanuel Macron, qu’elles jugent responsable de l’impasse actuelle. Mais le départ anticipé du chef de l’État serait-il vraiment un remède miracle aux maux qui minent notre démocratie ?
Un pari risqué pour sortir de l’ornière
Acculé par une Assemblée ingouvernable où aucune majorité stable ne se dégage, Emmanuel Macron doit faire face à des appels de plus en plus pressants à quitter prématurément l’Élysée. « Le désaveu cinglant essuyé par le président lors des législatives devrait le conduire à tirer les conséquences de son échec et à démissionner », martèlent ses opposants, invoquant la responsabilité du chef de l’État dans la crise actuelle.
Pourtant, selon un expert constitutionnel proche du dossier, une démission présidentielle n’aurait rien d’une solution miracle. « Le départ d’Emmanuel Macron n’effacerait pas comme par magie les profondes fractures qui minent le paysage politique français », prévient-il. Car si de nouvelles élections étaient convoquées, rien ne dit que le prochain président bénéficierait d’une légitimité renforcée.
Un pays profondément divisé
Selon de récents sondages d’opinion, la France est aujourd’hui coupée en trois blocs idéologiques irréconciliables : une gauche radicale, une droite identitaire et un centre libéral affaibli. Dans ce contexte de polarisation exacerbée, il est illusoire d’espérer qu’un nouveau scrutin déboucherait sur une adhésion massive des Français.
« Qu’il s’appelle Macron, Le Pen ou Mélenchon, le prochain locataire de l’Élysée devra de toute façon composer avec une Assemblée ingouvernable et une opinion publique divisée. »
Analyse un expert des institutions
Des institutions à réformer
Pour beaucoup d’observateurs, c’est le fonctionnement même de nos institutions qui doit être repensé pour sortir de l’ornière. Des réformes profondes seraient nécessaires pour fluidifier le processus législatif, renforcer la séparation des pouvoirs et retisser le lien de confiance entre les citoyens et leurs représentants.
- Assouplir les règles du 49.3 pour éviter les blocages
- Repenser le mode de scrutin pour refléter la diversité des opinions
- Renforcer le contrôle du Parlement sur l’action gouvernementale
- Généraliser le recours au référendum sur les grandes réformes
Autant de chantiers qui nécessiteront un large consensus politique, difficile à dégager dans le contexte actuel. C’est pourquoi certains plaident désormais pour la convocation d’une Assemblée constituante chargée de réécrire les règles du jeu démocratique.
Recréer du lien et de la confiance
Plus que jamais, la France a besoin d’un nouveau souffle et d’un cap clair pour affronter les défis du futur. Dans un monde en plein bouleversement, miné par les crises sanitaires, écologiques et géopolitiques, notre pays ne peut plus se permettre de naviguer à vue au gré des alternances et des cohabitations.
L’heure est venue de recréer du lien, de la confiance, de rassembler les énergies autour d’un projet collectif ambitieux et tourné vers l’avenir. Cela passera nécessairement par une refondation en profondeur de notre pacte démocratique et social, impliquant les citoyens, la société civile, les corps intermédiaires.
La démission d’Emmanuel Macron ne serait au fond qu’un sparadrap sur une jambe de bois. Pour guérir vraiment la France de ses fractures et renouer avec la stabilité et la croissance, c’est une révolution démocratique qu’il nous faut engager. Misons sur l’intelligence collective pour sortir par le haut de la crise politique historique que nous traversons !