Dans un nouveau développement alarmant au cœur du conflit israélo-palestinien, la Défense civile de la bande de Gaza a annoncé ce jeudi la suspension de ses activités de secours dans le nord du territoire. Cette décision intervient suite à ce que le porte-parole du service, Mahmoud Bassal, qualifie de “menaces” de la part des forces israéliennes, qui auraient averti de leur intention de “tuer et bombarder” les équipes de secours si elles poursuivaient leurs opérations dans le camp de réfugiés de Jabalia.
Selon M. Bassal, plusieurs secouristes ont déjà été pris pour cible, certains étant blessés et d’autres laissés pour morts “sur les routes”. Il a étayé ses propos en publiant la photo d’un véhicule de la Défense civile entièrement calciné, affirmant qu’il s’agissait du “seul véhicule” du service dans le gouvernorat du Nord de Gaza, et qu’il avait été “pris pour cible par l’armée israélienne” près de la localité de Beit Lahia, située au nord de Jabalia et à proximité de la frontière avec Israël.
Israël poursuit ses opérations, visant le Hamas
De son côté, l’armée israélienne a déclaré poursuivre ses opérations militaires dans la région de Jabalia, affirmant y avoir “éliminé des dizaines de terroristes”. Israël a lancé une nouvelle offensive dans le nord de la bande de Gaza le 6 octobre, ciblant notamment les environs de Jabalia où, selon ses dires, se regroupaient des combattants du mouvement islamiste palestinien Hamas.
Un conflit meurtrier qui s’enlise
Cette escalade s’inscrit dans le cadre du conflit qui a éclaté après l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023. D’après un décompte de l’AFP basé sur les chiffres officiels israéliens, 1.206 personnes, majoritairement des civils, ont perdu la vie côté israélien le jour même de l’attaque, y compris des otages tués en captivité à Gaza. En représailles, la campagne militaire israélienne sur le territoire palestinien aurait fait plus de 42.792 morts, principalement des civils selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, dont les données sont jugées fiables par l’ONU.
Une crise humanitaire qui s’aggrave
La cessation des activités de secours de la Défense civile dans le nord de la bande de Gaza risque d’aggraver encore davantage la situation humanitaire déjà catastrophique dans cette région. Les civils se retrouvent pris au piège entre les frappes israéliennes et l’impossibilité pour les secouristes d’intervenir sans risquer leur vie. Les organisations internationales et les Nations Unies appellent toutes les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire et à permettre l’accès et la protection des services de secours.
Alors que la communauté internationale peine à trouver une issue diplomatique à ce conflit qui s’enlise depuis maintenant près d’un an, c’est toute une population qui continue de subir les affres de la guerre au quotidien. La suspension des activités de la Défense civile dans le nord de Gaza n’est qu’un symptôme supplémentaire de l’impasse tragique dans laquelle se trouvent Israéliens et Palestiniens, et de l’urgence d’une solution pacifique et durable pour mettre fin aux souffrances des civils des deux côtés.
