Un vent de panique souffle sur Ethiopian Airlines. La compagnie aérienne affronte actuellement l’une des pires crises de son histoire, suite à la grève massive chez Boeing qui a paralysé la production pendant plus de 7 semaines. Un coup dur pour le transporteur éthiopien qui voit ses plans de croissance sérieusement compromis.
Ethiopian Airlines pénalisée par les retards de livraison
Les débrayages chez Boeing ont eu un impact dévastateur sur le calendrier de livraison des appareils, mettant Ethiopian Airlines dans une situation délicate. Selon une source proche de la direction, les retards se comptent désormais en mois, plombant les projets d’expansion à long terme de la compagnie.
Si Airbus honore ses engagements en livrant dans les temps, Boeing accumule les déconvenues. Un constat amer pour le directeur général d’Ethiopian Airlines, Mesfin Tasew, qui n’a pas mâché ses mots :
La livraison de nos avions par Boeing a commencé à prendre du retard il y a environ un an… et la récente grève a aggravé la situation. Cela va pénaliser notre croissance à long terme.
Le spectre du crash du 737 MAX
Outre la grève, l’accident tragique d’un Boeing 737 MAX 8 d’Ethiopian Airlines en mars 2019 a laissé des traces indélébiles. Un drame qui a coûté la vie à 157 personnes et pour lequel Boeing a reconnu une part de responsabilité, pointant du doigt une défaillance de son logiciel anti-décrochage MCAS.
Malgré ce lourd passif, Mesfin Tasew assure garder confiance en Boeing, estimant que le géant américain saura « revenir en force en corrigeant tous ses problèmes internes ». Une loyauté qui n’est pas sans conséquence sur les finances de la compagnie.
Les conflits régionaux pèsent sur les résultats
Comme si les déboires avec Boeing ne suffisaient pas, Ethiopian Airlines doit composer avec un contexte géopolitique tendu. Les conflits au Soudan et au Proche-Orient ont un « impact direct » sur ses activités, forçant la compagnie à revoir drastiquement son offre :
- Suspension des vols vers Beyrouth, Tel Aviv, Khartoum et Asmara
- Réduction de moitié des fréquences vers Tel Aviv
- Arrêt total des liaisons vers Khartoum depuis un an
Autant de destinations clés qui permettaient à Ethiopian Airlines de générer des revenus substantiels. Un manque à gagner considérable qui met sous pression les finances de la compagnie.
Cap sur les objectifs de fin d’année
En dépit de cette conjoncture difficile, Mesfin Tasew se veut rassurant. Ethiopian Airlines, seule compagnie africaine rentable selon ses dires, devrait être « très proche de ses objectifs d’ici la fin de l’année ». Un optimisme qu’il attribue notamment aux récentes livraisons d’Airbus A350-900.
Reste à savoir si cela suffira à compenser les pertes liées aux retards de Boeing et à l’instabilité régionale. Une équation complexe pour Ethiopian Airlines qui joue son avenir à court et moyen terme. Les prochains mois seront décisifs pour la compagnie qui espère renouer avec une croissance pérenne, loin des turbulences qui agitent actuellement le secteur aérien.