La Birmanie traverse une crise humanitaire sans précédent, avec plus de 3,4 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays. Un drame qui frappe particulièrement les plus vulnérables, puisque près de 40% de ces déplacés sont des enfants, selon un communiqué alarmant de l’Unicef publié ce jeudi.
Un pays déchiré par la guerre civile et les catastrophes naturelles
Depuis le coup d’État militaire qui a renversé le gouvernement démocratiquement élu d’Aung San Suu Kyi en 2021, la Birmanie est en proie à une sanglante guerre civile. La junte au pouvoir mène une répression brutale, déclenchant un soulèvement armé contre le régime. Des affrontements qui ont forcé des centaines de milliers de civils à fuir leurs foyers.
Mais les violences ne sont pas la seule cause de cet exode massif. Le pays a également été frappé en septembre dernier par le typhon Yagi, provoquant des inondations dévastatrices qui ont tué plus de 400 personnes et contraint des centaines de milliers d’autres à l’exil.
Un “impact dévastateur” sur les enfants
Pour Ted Chaiban, directeur général adjoint de l’Unicef, cette combinaison toxique de guerre et de catastrophes naturelles liées au changement climatique a eu un « impact dévastateur » sur les enfants birmans. Un drame illustré par un terrible événement survenu le 15 novembre dernier :
Sept enfants et deux adultes ont été tués lors d’une frappe qui a touché la cour d’une église dans l’État de Kachin où des enfants jouaient au football.
Ted Chaiban, directeur général adjoint de l’Unicef
L’État de Kachin, dans le nord de la Birmanie, est le théâtre de violents combats entre la junte et l’Armée pour l’indépendance kachin (KIA), l’un des nombreux groupes armés de minorités ethniques qui luttent contre le régime.
650 enfants tués ou blessés cette année
Au total, au moins 650 enfants ont été tués ou blessés dans les violences qui secouent la Birmanie depuis le début de l’année. Les mineurs représentent également environ un tiers des plus de 1 000 victimes civiles des mines terrestres et autres engins explosifs dispersés par le conflit, selon l’Unicef.
Et le drame continue. La semaine dernière, une frappe aérienne de l’armée sur un salon de thé dans l’État Shan (nord-est) a fait 11 morts parmi les civils, d’après un groupe armé d’une minorité locale.
Un appel à l’aide internationale
Face à cette situation catastrophique, l’Unicef appelle la communauté internationale à se mobiliser d’urgence pour venir en aide aux enfants birmans. L’agence onusienne estime que 5 millions d’enfants ont besoin d’une assistance humanitaire, un chiffre en constante augmentation en raison de la détérioration de la situation sécuritaire et économique du pays.
« Il faut agir maintenant pour éviter que cette crise n’engendre une génération perdue en Birmanie», alerte Ted Chaiban. Un cri d’alarme dans un pays où l’avenir de millions d’enfants est aujourd’hui plus que jamais menacé.
