C’est un véritable coup de tonnerre sur la scène internationale. D’après des sources proches du dossier, la Cour pénale internationale (CPI) a émis jeudi des mandats d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité contre plusieurs hauts responsables du conflit israélo-palestinien. Sont visés le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, ainsi que Mohammed Deif, le chef de la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas.
Cette décision sans précédent de la juridiction internationale basée à La Haye a immédiatement provoqué l’indignation des autorités israéliennes. Mais les réactions sont beaucoup plus contrastées au sein de la communauté internationale. Retour sur une affaire explosive qui risque de compliquer encore un peu plus les efforts diplomatiques pour tenter de résoudre l’un des conflits les plus longs et les plus complexes de l’histoire.
La France “prend acte” mais rappelle son soutien au travail de la CPI
Alors que les mandats d’arrêt de la CPI ont fait l’effet d’une bombe, la France a rapidement réagi via un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Paris dit “prendre acte” de cette décision, sans pour autant préciser si elle procéderait à l’arrestation des personnes visées en cas de visite sur son territoire.
Membre fondateur de la CPI, la France rappelle néanmoins “son attachement au travail indépendant” de la juridiction internationale. Une position de soutien mais mesurée, reflétant le caractère sensible de ce dossier hautement politique.
Des réactions européennes contrastées
Au niveau européen, les avis sont beaucoup plus tranchés et contradictoires. Le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell estime que ces mandats d’arrêt “doivent être respectés et appliqués”. L’Italie se dit également prête à arrêter Netanyahu et Gallant s’ils venaient sur son sol.
Mais d’autres pays comme la Hongrie qualifient la décision de la CPI de “honteuse”. Le président américain Joe Biden la juge quant à lui “scandaleuse”, reflétant le soutien indéfectible de Washington à l’État hébreu. Des divergences qui illustrent la difficulté à avoir une position unie face à ce conflit.
La France condamne fermement le Hamas
Si Paris se montre prudent vis-à-vis des responsables israéliens, le ton est beaucoup plus ferme concernant le Hamas. La France rappelle qu’elle “condamne dans les termes les plus forts les attaques terroristes antisémites” commises par ce groupe considéré comme terroriste par l’UE.
Il n’y a aucune équivalence possible entre le Hamas, un groupe terroriste, et Israël, un état démocratique.
Communiqué du ministère français des Affaires étrangères
La diplomatie française souligne également qu’elle demande “depuis le début du conflit le strict respect du droit international humanitaire et la protection des civils”. Une référence aux victimes palestiniennes des opérations militaires israéliennes, notamment à Gaza.
Quel impact sur le processus de paix ?
Au-delà des déclarations, c’est l’impact concret de ces mandats d’arrêt de la CPI qui interroge. Beaucoup craignent que cela ne complique encore davantage les efforts pour relancer le dialogue entre Israéliens et Palestiniens.
Avec un Premier ministre et un ex-ministre de la Défense sous la menace d’une arrestation à l’étranger, la marge de manœuvre diplomatique d’Israël apparaît réduite. Quant aux Palestiniens, le mandat contre le chef militaire du Hamas risque de braquer encore plus les factions les plus radicales.
Mais d’autres voient dans cette décision un signal fort envoyé aux deux camps sur la nécessité de respecter le droit international. Et une pression supplémentaire pour sortir de l’impasse et relancer enfin un véritable processus de paix. L’avenir nous dira quel scénario finira par l’emporter.