Alors que l’excitation retombe à peine après une Coupe du Monde 2022 riche en émotions, la FIFA a déjà les yeux rivés vers le prochain grand événement : la Coupe du Monde des Clubs. Et surprise, c’est aux États-Unis qu’elle a choisi de poser ses valises pour cette édition. Une décision qui soulève de nombreuses interrogations quant à la pertinence et à l’intérêt réel de cette compétition.
La Coupe du Monde des Clubs, un événement en quête d’identité
Créée en 2000 par la FIFA, la Coupe du Monde des Clubs peine encore à trouver sa place dans le paysage footballistique international. Réunissant les champions continentaux des six confédérations, ainsi que le champion du pays hôte, elle se veut être le point d’orgue de la saison des clubs. Pourtant, force est de constater que l’engouement autour de cet événement reste limité.
Un prestige sportif relatif
Si remporter la Coupe du Monde des Clubs reste un titre honorifique, il est loin de déchaîner les passions comme peuvent le faire la Ligue des Champions ou la Copa Libertadores. Les clubs européens, souvent favoris, ne cachent pas leur manque d’enthousiasme à l’idée d’ajouter des matchs à un calendrier déjà surchargé. Quant aux équipes des autres continents, l’écart de niveau rend la compétition souvent déséquilibrée.
C’est une compétition qu’on prend au sérieux, mais sans plus. L’objectif principal reste la Ligue des Champions.
Un joueur européen ayant participé à la Coupe du Monde des Clubs
Des enjeux économiques à double tranchant
Si la Coupe du Monde des Clubs permet à la FIFA d’engranger des revenus supplémentaires, son impact économique pour le pays hôte reste mitigé. Certes, accueillir un événement international est toujours bénéfique en termes d’image et de tourisme. Mais l’affluence limitée dans les stades et la courte durée de la compétition réduisent les retombées espérées.
De plus, l’organisation d’un tel événement a un coût non négligeable, entre les infrastructures à mettre aux normes, la sécurité à assurer et la logistique à déployer. Un investissement qui peut sembler disproportionné au regard des bénéfices attendus.
Le choix des États-Unis, un pari audacieux
En désignant les États-Unis comme pays hôte, la FIFA espère donner un nouveau souffle à sa compétition. Il faut dire que le marché nord-américain, en plein essor, fait saliver bien des instances du football. La perspective d’attirer de nouveaux fans et sponsors est évidemment alléchante.
Mais le pari est loin d’être gagné. Car si le « soccer » progresse indéniablement aux USA, il reste encore loin dans la hiérarchie des sports rois comme le football américain, le basket ou le baseball. Difficile dans ces conditions de remplir les stades et de susciter un réel engouement populaire.
Une réforme nécessaire pour pérenniser l’événement ?
Face à ces défis, certains appellent à une réforme en profondeur de la Coupe du Monde des Clubs. Parmi les pistes évoquées : élargir le format à plus d’équipes pour renforcer la compétitivité, l’organiser moins fréquemment pour en faire un événement plus rare et donc plus attendu, ou encore mieux l’intégrer dans le calendrier pour éviter les télescopages avec les compétitions nationales.
Des idées qui méritent réflexion pour donner un véritable sens à cette Coupe du Monde des Clubs. Car au-delà de l’enjeu sportif, c’est bien la légitimité et la pérennité même de l’événement qui sont en question. Et il serait dommage de passer à côté d’une belle opportunité de célébrer le football dans toute sa diversité et sa globalité.